Méthode globale [message n° 107859] |
lun. 13 février 2006 07:57 |
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chocho | |
| messages : 132
Inscrit(e) : février 2006 Situation géographique : aix en provence | |
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Je n'ai pas de préférence en ce qui concerne les différentes méthodes de lecture,mais quand je vois votre réaction par rapport à l'interdiction de la méthode globale ,j'aimerai savoir pourquoi vous y êtes tant attachés?Est-elle plus facile à apprendre à une classe?C'est déroutant en tant que parent de voir son enfant lire un texte et de ne pas savoir déchiffrer des syllabes!Ma fille est au cp et depuis qu'elle est passée à la phonétique je trouve qu'il y a eu un déclic, je la trouve plus à l'aise.Elle travaille avec ABRACADALIRE.Je veux juste votre avis,je précise encore une fois je n'ai pas de préférence...
Ce qui ne me tue pas me rend plus fortRapporter un message au modérateur
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Re: Méthode globale [message n° 107868 est une réponse au message n° 107859] |
lun. 13 février 2006 09:12 |
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sandrine2 | | | messages : 874
Inscrit(e) : juillet 2004 Situation géographique : près de l'océan Métier : Professeur des écoles | |
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En ce qui me concerne, ce qui me gêne le plus c'est que cette polémique n'a en théorie pas lieu d'être puisqu'il n'y a aucune méthode de lecture purement globale. La plupart des méthodes utilisées dans nos classes sont dites à départ global car elles font acquérir aux enfants un capital de mots qu'ils reconnaissent de manière globale (Prénoms, mots outils et fréquents de notre langue...continuité du travail mené en maternelle) puis s'attachent au décodage dit syllabique, à la correspondance graphème phonème.
Il faut aussi savoir que le français est une langue complexe : 130 graphèmes pour écrire les 35 phonèmes qui la composent! Donc les correspondances ont aussi de nombreuses exceptions... (Rasoir, le s entre deux voyelles se prononce z, mais dans parasol, le s se prononce ss.... ce n'est qu'un exemple!)
Pour moi, pour qu'un enfant apprenne à lire, il y a trois composantes : la première : il doit en avoir envie!, il doit comprendre qu'il y a un lien entre ce qu'on écrit, ce qu'on lit et ce qu'on entend et finalement il doit y trouver du plaisir et de l'autonomie (ce qui est très long avec une méthode purement syllabique ou les textes sont souvent très peu riches et assez peu intéressants, limités par l'utilisation des sons déjà étudiés)
Voilà mon point de vue.... qui n'engage que moi.
En réalité, ce qui me gêne le plus dans les propos de notre ministre, c'est que j'ai l'impression qu'il utilise un vieux débat et une foule d'idées reçues bien ancrées dans l'esprit des parents (donc des électeurs!)pour les "caresser dans le sens du poil" : les parents se disent rassurés par une méthode syllabique, interdisons les autres... sans réelle justification pédagogique avérée. Si une méthode était efficace à 100% pour tous les enfants, on l'utiliserait tous!
Avant tout, aucune méthode n'est parfaite! C'est ce que le maître lui apporte et la manière dont il l'utilise (un outil
parmi d'autres) qui sont essentiels!
Plus de précisions pédagogiques et scientifiques dans cet article.www.cafepedagogique.net/dossiers/contribs/ouzoulias.php
Sandrine
"On commence à vieillir quand on finit d'apprendre" (Proverbe japonais)Rapporter un message au modérateur
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Re: Méthode globale [message n° 107950 est une réponse au message n° 107868] |
lun. 13 février 2006 16:23 |
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valeriri | | | messages : 2126
Inscrit(e) : octobre 2004 Situation géographique : Seine-Maritime Métier : maikressEEEEEEEEEE | |
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Ok avec toi Sandrine.
Je t'avais préparé une belle réponse Chocho mais je n'en suis pas satisfaite tellement tout cela me prend les tripes.
En fait je crois que ce qui me chagrine le plus c'est que tout cela relève du poujadisme.
Que faisons nous dans nos classes.
1 - Nous travaillons sur la langue, en priorité, l'expression orale, la compréhension, le langage car on aura beau faire beau dire un enfant qui ne maîtrise pas cet outil premier ne pourra pas accéder à grand chose.(vocabulaire, syntaxe, et tout simplement accepter de parler)
2 - Nous travaillons sur la mise en place d'une culture de l'écrit pour que les enfants connaissent ce monde artificiel, au sens non naturel, et abstrait. Un livre, un article un énnoncé de problème ce n'est pas qu'un accumulation de signes.
3 - Nous travaillons sur un outil indispensable : la maîtrise du code. La relation graphème-phonème, pour faire simple la mise en place de la capacité à déchiffrer.
4 - Nous travaillons sur toutes les nuances de l'écrit qui fait que par exemple si j'écris "Dominique est cachée sous la table" je sais que Dominique est une fille.
5 - Nous travaillons sur le sonore qui permettra l'opération inverse du déchiffrement, à savoir écrire, avec toutes ses irrégularités.
6 - Nous travaillons sur l'orthographe grammaticale (les accords entre autre, mais aussi la conjugaison), donc de ce fait sur la grammaire analytique première : la classification des mots.
7 - Nous travaillons la production d'écrit avec son outil : l'écriture (au sens calligraphie) la mise en forme des phrases des paragraphes, des textes...
ETC...
Et tout cela n'est possible que si l'enfant est prêt et disponible, ta fille était prête, grâce au long boulot depuis la maternelle mais aussi depuis sa naissance, ton rôle est premier.
Il y a eu un déclic et c'est ce qui arrive en CP, c'est ce qui me passionne aussi ce côté un peu magique, qui n'a rien de magique qui fait qu'on lit dans les yeux du gamin toute la fierté de sa prise de pouvoir.
Et puis il y a ceux qui ne sont pas prêts, qui sont passés à côté de plein de choses et qui ne comprennent pas qu'un petit zibouiboui sur un bout de papier fasse du bruit. A ceux là une méthode purement syllabique risque de nuire, mais peut aussi être bénéfique, va savoir les mystères du cerveau sont encore épais. Mon expérience me conduit à te dire qu'il faut être à l'écoute des gamins et de leurs besoins et que comme nous n'avons pas en face de nous des clones, ni des boules d'argile que l'on peut mouler à volonté, toute tentative de dire "il y a une méthode miracle" n'est que vaste fumisterie.
Quand on regarde les statistiques des évaluations de CE2, on s'aperçoit que ce n'est pas ce qui est du domaine de la reconnaissance des mots qui pêche, mais ce qui est du domaine de la compréhension et de la production d'écrit.
Alors voilà un petit bout de ce qui me met en colère dans cette mauvaise farce que l'on nous fait, je dis un petit bout car il y a encore d'autres choses...
Merci en tout cas de te poser la question et de nous la poser.
Valérie
Maintenant s'il y en a que ça amuse de rire je peux aussi distraire
Je peux instruire en "distraisant" treize ans et demi maximum
Après je prends ma retraite.
Boby Lapointe
blog
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Re: Méthode globale [message n° 108442 est une réponse au message n° 108417] |
mer. 15 février 2006 13:04 |
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e.delon | |
| messages : 823
Inscrit(e) : août 2004 Situation géographique : Haute-Garonne Métier : cycle 3 et Direction primaire maternelle | |
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Parce que le langage écrit n'est, tout bonnement, pas simple !
Valeriri explique très clairement cette complexité et les enjeux que cela suppose pour une bonne communication et/ou compréhension. Les lexiques spécifiques sont nombreux et touchent bien à la vie courante. Apprendre ce n'est pas éviter les difficultés mais bien les affronter : simplifier ne permet pas de préparer et à la l'école et à la vie sociale au sens propre. Les compétences langagières sont grandes, difficiles, le meta-langage important, les lectures variées, l'important est de les objectiviser (donner des objectifs, du sens, ... et ne jamais s'enfermer dans les étapes intermédiaires), d'élaborer des procédures adaptées qui dépassent la mécanique de base nécessaire mais vide de sens si l'orthographe lexicale ne vient pas la renforcer continuellement : avoir des fondations c'est bien mais sans murs et toiture, ce n'est pas vivable. C'est pour cela qu'aujourd'hui on parle d'observation réfléchie de la langue, et qu'au-delà des difficultés que chacun peut rencontrer dans ses pratiques réelles de classe, donner du sens et créer des liens ne peut se faire sans recherche(s), sans essai(s), sans tatônnement(s), sans observation(s) : les drôles, bien plus que nous, ne valident que ce qu'ils ont manipulé... C'est long car il faut compter avec l'hétérogéneïté des groupes d'enfants ( et je dis tant mieux !! ou heureusement !.
http://www.meirieu.com/FORUM/charmeuxb_a_ba.pdf
intuitoman relativiste et toujours chevalier jet d'ail
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