Crisca, je ne suis pas d'accord avec ton analyse quand tu parles de paresse. Un enfant qui agit ainsi nous dit quelque chose de ce qu'il ressent et en pensant "paresse" tu te bouches les yeux et les oreilles...

fredaine a écrit le mar. 20 septembre 2016 07:23

Crisca, je ne suis pas d'accord avec ton analyse quand tu parles de paresse. Un enfant qui agit ainsi nous dit quelque chose de ce qu'il ressent et en pensant "paresse" tu te bouches les yeux et les oreilles...

Ben... Ok, je veux bien...

Mais alors, j'ai aussi besoin de vos lumières...
C'est la 2ème année qu'elle est dans ma classe. Elle est en CP maintenant. Elle parle bien, scolairement parlant elle connaît plein de trucs.. mais ne me le montre que quand j'insiste lourdement.
A part la récré (et encore..) rien ne semble l'intéresser.
Je parle de paresse parce que si je m'assois à côté d'elle, ben elle va se sentir obligée et fait ce que je lui demande. Si elle sent arriver la récré, elle va aussi accélérer. Quand je finis par râler, elle fait aussi...
Quand j'en avais parlé aux parents, ils étaient d'accord sur le terme choisi.. mais semblaient souhaiter "la laisser vivre".

A côté de ça, elle est très souriante, elle vient facilement vers moi (je suis même étonnée qu'elle ne m'en veuille pas plus d'être toujours après elle...), raconte plein de choses... Bref, elle a l'air très bien dans ses baskets !

Alors bon, je veux bien me tromper.. mais vous appelez ça comment vous ??
Mes yeux et oreilles ne me semblent pas "bouchés"... je ne demande qu'à comprendre.. et pour l'instant, je constate !!

Edith se demande : un enfant paresseux, ça n'existe pas ??

Pour la description que tu fais de cette enfant, déjà je te trouve fine et observatrice, tu as l'air de te soucier d'elle. Apparemment, elle recherche la motivation plutôt extérieure pour se mettre en activité, ta présence, ton regard, le plaisir de la récré qui approche ? Du côté de la motivation intérieure, il n'y a pas grand chose ? Pour moi ça peut être un indice qu'elle ne met pas de sens sur le scolaire, le rôle d'élève, et un signe d'immaturité affective. Ce que je ferais avec ce type d'enfant, c'est valoriser encore plus l'idée de grandir et de faire par elle-même, faire toute seule, et voir le point de vue de la famille dessus pour s'accorder. Si la maman veut la laisser vivre en bébé et près d'elle le plus longtemps possible ( plus ou moins consciemment ) , on imagine bien que la petite va avoir des difficultés à être autonome et à prendre des initiatives en classe. C'est simplement mon ressenti au niveau affectif puisque tu décris qu'elle peut faire des choses, comprendre, communiquer, avoir le sourire, donc il y a moins de probabilité pour que ce soit du domaine des capacités ou des apprentissages.

D'accord avec les autres, c'est le rôle du rased. Enseignant G s'il existe ?

Excuse-moi Crisca, j'y suis allée un peu fort, c'était indélicat et inutile.

Je serais bien en mal, et bien prétentieuse de prétendre avoir la réponse, mais il me semble que tes observations, déjà bien avancées, devraient petit à petit te donner quelques pistes.

Et vous n'avez jamais eu des enfants "blasés" de tout, de l'école... ? ils font "tellement" de trucs à la maison (ou ailleurs) que l'école, ben comment dire. Donc, ils font pas, ou font "les bébés", en rampant, en faisant n'importe quoi, des trucs qu'on n'attend pas d'eux et qu'on ne leur a pas forcément laissé faire à la maison.

Parce qu'il faut toujours qu'ils soient occupés, dans l'action et que finalement, il y a un décalage entre ce qu'ils sont, ce qu'ils ont besoin d'être et ce qu'on leur demande / attend d'eux.

Je me relis et je me rends compte que c'est pas si clair que ça ce que j'ai écrit.
Mais l'an passé dans ma classe, j'avais un MS très à l'aise en langage, logique, maths, dessin, tout. Mais qui ne me montrait rien et qui passait son temps à attendre sans rien faire, sans "appétit" pour l'école, pour ce que je lui demandais de faire et qui accessoirement me mettait la classe en l'air.
Je pensais qu'il n'était pas sur de lui, manquait de confiance en ses capacités, mais franchement, je n'en suis pas sûre.

Et vous n'avez jamais eu des enfants "blasés" de tout, de l'école... ?

Ewilan, je peux t'assurer que ma classe est loin d'être triste, on chante , on danse, on élève des papillons, on utilise beaucoup le numérique, nous avons un ipad, des ordis, on prend des photos, on raconte sur un blog de classe... on fait des gateaux d'anniversaires, un potager.... de l'humour... tout ça déjà depuis le début de l'année.
Qu'il faille une ronde avec chatouille ton voisin ou fait une grimace à ton voisin, pour avoir un c'est génial l'école... OK on s'est bien amusé, ça se comprend, mais le "c'est nul l'école".... il dit beaucoup de cette génération d'élèves quand même. Et là franchement je ne sais pas quoi faire pour combler le fossé entre eux et l'école à moins je rogner mes objectifs pédagogiques. C'est pourquoi je parle d'animation. Ce n'est pas au sens péjoratif, j'en ai fait longtemps de l'animation mais c'est un autre métier, le divertissement pour le divertissement...
Et pour mes élèves là (pas tous heureusement), le mot d'ordre est si ce n'est pas divertissant, ce n'est pas intéressant...

en meme temps en relisant, je me fais la reflexion que ces élèves ont passé l'été au centre aéré....