 mamouth-resse |  | | messages : 2409
Inscrit(e) : mars 2005
Métier : PS1-GS | |
|
C'est une histoire qui m'a bouleversée, mais je voudrais justement, mettre mes émotions de côté, et être "efficace".
Il y a 3 mois, est arrivé dans ma classe (GS), un petit Angolais.
Il est arrivé en France il y a un an avec son père et ses 2 soeurs aînées, âgées de 8 et 10 ans, comme demandeurs d'asile. Ils l'ont obtenu, donc mon souci ne se situe pas là.
Lorsque le papa me l'a inscrit, il m'a dit que la maman était décédée en Angola, qu'il travaillait et que donc je ne verrai que les grandes soeurs,le plus souvent.
Ok, j'ai noté.
Plus tard, nous avons préparé un cadeau pour la fête des mères. Ça me tracassait à fond avec un élève orphelin de mère dans la classe. Lui, il semblait complètement indifférent à ça. J'ai quand même provoqué un petit échange avec lui, pour qu'il puisse dire quelque chose, si toutefois il avait quelque chose à dire.
Alors que j'emballais son petit pot d'oeillets d'inde sous ses yeux, je lui ai dit :
- Bah voilà, c'est très joli. À qui est ce que tu as envie de l'offrir, comme tu n'as pas ta maman?
- à ma tata.
- Très bonne idée, elle va être très contente.
Un petit élève qui était dans les parages, réagi :
- bah, maîtresse, pourquoi tu dis qu'il a pas de maman?
- J. tu veux lui dire pourquoi tu n'as pas ta maman?
- oui, c'est parce qu'elle est au pays.
Moi intérieurement: 
- Et qu'est ce que tu veux dire par "elle est au pays"?
- Ben elle est là-bas.
Je n'insiste pas trop, mais le môme ne parle pas de mort.
Je me suis alors dit, que le gamin ne savait peut-être pas que sa mère était morte.
Hier, j'ai eu la chance de voir le père venir chercher son môme à 16h30, la première fois en 3 mois.
Je lui demande une entrevue, il accepte.
On discute, et là, le papa me dit ce que dont je me doutais : J... ne sait pas que sa mère est morte (en le mettant au monde, en plus...!!!).
Le père, qui est vraiment un mec bien, m'explique qu'il n'y arrive pas. Qu'il a tellement souffert lui-même et ses filles qui étaient en bas-âge à l'époque, qu'il ne veut pas faire souffrir J., qu'il n'arrive pas à le lui dire.
Il a des photos de sa femme dans l'appartement, et J. croit qu'elle va venir bientôt vivre avec eux. Quand ils étaient en Angola, il lui disait qu'elle habitait à l'autre bout du pays.
De plus, il a fait en sorte que ses filles ne disent jamais à leur petit frère que la maman est décédée. Ce qui fait que les gamines n'ont pas non plus la possibilité de parler de la mort de cette maman qui leur manque.
J'avais un gros noeud à la gorge en parlant avec lui. J'ai bien senti que la blessure n'est pas fermée pour cet homme qui en plus de ça, a eu a fuir son pays avec ses 3 mômes, pour des raisons politiques.
Je lui ai dit qu'il fallait absolument que J. sache la vérité, qu'il fallait rompre ce mensonge.
Le papa était rééllement ému et angoissé à l'idée d'affronter le problème prochainement. Il est reparti de l'école, il semblait abattu.
Je voudrais pouvoir les aider, mais je ne sais comment. Ne me parlez pas de psy scolaire. Joker de ce côté-là. Un psy privé? Il n'a as les moyens, c'est sûr et certain.
En lisant le fil de Flow, j'ai pensé leur offrir un album qui permetrait au père d'aborder le sujet par ce biais-là, mais je ne sais pas si c'est pertinent.
C'est, je vous l'ai dit une famille qui vient d'obtenir l'asile politique en France, ils sont donc un peu seuls, voire largués. Visiblement le père a fait des études, il parle un français très "universitaire", alors que l'Angola est un pays non francophone.
Voilà, tous vos conseils seront les bienvenus.
Complétez les phrases suivantes avec un des homophones entre parenthèses.
1. Je vous (salut – salue) Marie pleine de grâces et je vous (signal – signale) que je n’ai toujours pas gagné à la loterie.
Rapporter un message au modérateur
|
] 
Planète Cartables
Rechercher
Aide
S’inscrire
Connexion
Accueil
