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Re: Histoire de l'école [message n° 171539 est une réponse au message n° 171344] |
ven. 27 octobre 2006 08:32 |
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valeriri | | | messages : 2125
Inscrit(e) : octobre 2004 Situation géographique : Seine-Maritime Métier : maikressEEEEEEEEEE | |
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Bon aujourd'hui petite leçon d'histoire et de géographie :
1923 :
Donnons-leur de leur pays, de la mère patrie et de ses filles lointaines, une image aussi riche que possible. Ce qui veut pas dire qu'il faille confier à leur mémoire une énorme quantité de nom propres et de termes techniques. Bannissons au contraire les énumérations devenues inutiles et n'attendons pas la suppression des sous-préfets pour proscrire la liste des sous-préfectures. Ce sont des faits rattachés à leur cause, des faits et des idées, ce ne sont pas des mots qu'il faut déposer dans les esprits.
La mère patrie : nous sommes 5 ans après la grande guerre le thème pourrait être beaucoup plus fort, au contraire lorsque l'on regarde la partie histoire de ces mêmes programmes, on les sent tout empreints de la terrible souffrance encore si fraîche.
...on a voulu imposer le point de vue scientifique et le point de vue patriotique, les uns soutenant que l'historien, même à l'école primaire, ne doit avoir d'autre souci que de dire toute la vérité, les autres estimant que l'instituteur doit surtout s'attacher à cultiver, par le récit des gloires et par la description des beautés de notre pays, le sentiment patriotique.
Nous nous refusons à poser le problème en ces termes. Nous nous refusons à opposer les droits de la science et les droits de la France. Le patriotisme français n'a rien à craindre de la vérité. Ce ne sont pas seulement les gloires communes, ce sont surtout les souffrances communes qui scellent l'unité nationale. L'instituteur n'a pas à les dissimuler.
Valérie
Maintenant s'il y en a que ça amuse de rire je peux aussi distraire
Je peux instruire en "distraisant" treize ans et demi maximum
Après je prends ma retraite.
Boby Lapointe
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Re: Histoire de l'école [message n° 172114 est une réponse au message n° 172112] |
dim. 29 octobre 2006 07:45 |
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valeriri | | | messages : 2125
Inscrit(e) : octobre 2004 Situation géographique : Seine-Maritime Métier : maikressEEEEEEEEEE | |
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Et bien ce sera : l'éducation physique !
En parcourant ces programmes, reviennent 2 thèmes qui ne nous sont pas si étrangers ou exotiques : le manque de matériel et d'espaces et l'implication des enseignants.
En 1923 : "TOute leçon d'éducation physique doit être donnée en plein air, ou, si le temps est mauvais, dans un préau largement ouvert. Il est urgent de poursuivre partout l'établissement de terrains de jeux avec douches ou piscine. En attendant cette importante amélioration de nos installations scolaires, il faut saisir toutes les occasions pour utiliser les espaces libres qui peuvent être mis à la disposition de l'école."
En attendant...
En 1938, on attend encore : "Cependant toutes les communes ne possèdent pas encore de terrains propices aux exercices de plein air. Et toutes les écoles ne disposent pas d'espaces couverts pour les jours de mauvais temps."
En 1959 on parle même de "lorsque les conditions climatiques et matérielles sont très défavorables les séances quotidiennes peuvent être réduites à 20mn (en salle de classe)"
Et en 2006 ...
L'enseignement de la natation apparaît antérieurement à 1923 (là je n'ai pas le texte) pour les élèves de cours moyen.
En 1923 :"Si l'eau manque on fera exécuter à sec les mouvements du nageur. Si l'eau ne manque pas, on les fera exécuter dans les endroits de la rivière où l'enfant ne perdra pas pied et l'on ne cessera de le soutenir."
Se pose donc le problème de la sécurité mais malgré cela "...il n'a pas paru possible d'éliminer du programme des exercices dont l'utilité et la valeur éducative sont également incontestés."
En 1938 on met de côté la rivière naturelle car "On utilisera les piscines, baignades et bassins aménagés..."
La sécurité ne doit pas être un obstacle et les maîtres timorés ne doivent pas confondre "légitime prudence" et "pusillanimité" qui les inciteraient à "négliger une activité où une surveillance avisée et des garanties de sécurité élémentaire annihilent pratiquement tout risque d'accident."
On rejoint là le 2ème thème : l'implication des enseignants dans l'enseignement de l'éducation physique.
En 1923 les instructions indiquent que tout élément du programme peut être fait par les instituteurs ou institutrices et qu'il "n'est pas nécessaire d'être un gymnaste de profession." Cependant le maître peut recourir à "la collaboration d'un moniteur choisi parmi les élèves." Ce moniteur devant, après observation de schéma ou écoute d'explications montrer le mouvement à ses camarades.
"Mais il vaut mieux que le maître paye d'exemple. Il le pourra presque toujours..." "Nul instituteur, nulle institutrice ne peut donc arguer de son incompétence pour négliger l'éducation physique."
En 1938 : "Tout instituteur ou institutrice, quel que soit son âge doit être en mesure de les (programmes) appliquer." Seront alors mis en place des stages de formation pour apporter aux maîtres "informations" et "assurance".
Alors on en est où ?
Moi j'essaye de tenir les horaires, j'ai la chance d'avoir à ma disposition un terrain communal et la cour, mais par contre le préau... du coup c'est danse et expression corporelle tout l'hiver !
Pour la piscine on a aussi la chance d'avoir une structure pas trop éloignée car la seule mare du village n'est pas trop pratique pour l'enseignement de la natation et je dois avouer que la natation à plat ventre sur les bancs...
Mais franchement à écouter certains collègues, même en ville je crois que je suis une privilégiée.
Bon je m'arrête là. J'aurais pu vous parler des objectifs de l'éducation physique qui forment à eux seuls un vrai roman ne manquant pas de piquant et parfois de propos plus que déroutants.
Valérie
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Re: Histoire de l'école [message n° 172745 est une réponse au message n° 172437] |
mar. 31 octobre 2006 08:42 |
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valeriri | | | messages : 2125
Inscrit(e) : octobre 2004 Situation géographique : Seine-Maritime Métier : maikressEEEEEEEEEE | |
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Bon un peu de mathématiques, un peu seulement car il faut l'avouer ce n'est pas forcément mon point fort non plus.
1923 : "Calculer, calculer rapidement et exactement, tel est l'objectif principal de l'enseignement mathématique à l'école primaire... rendre cet enseignement de plus en plus concret et de plus en plus pratique."
Une large place est donc laissée aux unités de mesure à la fois illustration et aussi point de départ du système de numération décimale et des nombres décimaux.
Mais il semblerait qu'il faille contrôler quelques excès en la matière :
1938 : on rappelle que "le maître se demandera cet exercice peut se présenter raisonnablement dans la pratique. Pour connaître le diamètre d'un clou, on ne commence pas par mesurer la circonférence..." de même la tendance à n'utiliser comme unité de mesures que le gramme ou le mètre en bannissant tous les multiples ou sous-multiples et "que toute mesure de longueur, poids capacité ou monnaie s'exprimait ainsi par un nombre décimal(avec plus ou moins de zéros" ne devaient pas avoir leur place à l'école primaire.
pour la classe de fin d'études primaires :
"Mais il y aura bien des sortes de classe, bien des catégories d'élèves, bien des milieux sociaux entraînant une multitude de problèmes spéciaux. Le maître devra donc choisir parmi eux les questions les mieux adaptées aux besoins et aux aptitudes de ses élèves."
Les sciences doivent être "matière à mesures, à pesées et par conséquent, à calculs"
Le quotidien avec "les communications postales, l'épargne, la mutualité, les assurances, les traitements, les indemnités, les retraites, les impôts, les voyages et transports, les achats et les ventes mobilières et immobilières, les installations à envisager dans la maison, eau, chauffage, électricité, les constructions et les réparations, la comptabilité ménagère seront l'occasion d'exercices de toutes sortes, vocabulaire, lettres, demande de renseignements aussi bien que calcul devis, factures, études de prix... et ces exercices intéresseront visiblement tous les jeunes dans toutes les écoles."
par "Tous les jeunes", on entend par là "l'écolier de 14 ans, déjà attiré par la vie, il lui faudra éviter son mépris du déjà vu et provoquer par tous les moyens sa curiosité et son activité joyeuse."
Ceci ne concerne donc pas l'école primaire telle que nous l'entendons aujourd'hui ...
Valérie
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