Dans quel pays vivons-nous ? [message n° 188218] |
mer. 13 décembre 2006 16:48  |
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michele | |
| messages : 1125
Inscrit(e) : juillet 2004 Situation géographique : Rhône Alpes Métier : PE radiée des cadres | |
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Je relaie un mail que je viens de recevoir, B. étant une de nos collègues P.E.:
Ce matin, B. accompagnait à la préfecture un jeune marocain majeur, étudiant l'année dernière pour y déposer un dossier de réouverture.
A la sortie, comme on ne leur avait pas donné de reçu alors que certains documents originaux étaient restés dans le bureau, ils sont retournés à la préfecture pour les demander. Longue attente, puis arrivée de quatre policiers à qui on demande d'emmener le jeune homme. (il était sous le coup d'un APRF et B. ne le savait pas...) M.M. demande à B. d'entrer dans son bureau pour qu'il lui donne des explications. Mais elle dit qu'elle préfère accompagner le jeune homme. Ce qu'elle fait.
Devant la préfecture, les policiers, très excités, décident de passer les menottes au garçon, le jettent à terre pour le faire malgré ses protestations. B. proteste aussi et les policiers la menottent également sans ménagement, pendant qu'elle s'adresse aux passants (il était midi), se fait connaître et leur demande de prévenir Le Progrès, dont les bureaux sont à deux pas.
Les voilà emmenés au commissariat.
On lui énumère les délits qu'elle est censée avoir commis, et on lui dit que tout cela est de sa faute, qu'il ne faut pas se mêler de tout ça.
Mais elle est relâchée au bout de deux heures. Le jeune marocain est resté, lui. Va-t-il être envoyé au centre de rétention ? On peut le craindre.
Michèle
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Re: Dans quel pays vivons-nous ? [message n° 188789 est une réponse au message n° 188218] |
ven. 15 décembre 2006 12:44   |
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fredaine | |
| messages : 1648
Inscrit(e) : octobre 2005 Situation géographique : Touraine Métier : GS | |
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Comment en est-on arrivé-là ? Mais bien en baissant les yeux pour ne pas voir et en fermant notre g... !
Bien sur, il y a des gens qui se battent, qui sur le terrain n'arrète jamais, jour après jour, nuit après nuit. Mais combien de fois, chacun d'entre nous, avons-nous signé une pétition (pour ceux qui osent signer) sans prendre le temps, la peine d'aller manifester dans la rue avec ceux qui en avaient besoin, sans être là quand telle ou telle association appelait à soutenir devant une préfecture, un commissariat, une église ... ceux qui avaient besoin ? Combien de fois nous-sommes nous dit "il y aura du monde", "j'ai tellement de choses à faire", "je suis tellement fatigué" ... pour trouver une bonne raison de ne pas y aller ?
Oui, ce qui arrive dans notre pays est à hurler, mais NOUS avons laissé faire, en NOUS taisant, en ne votant pas, en ne manifestant plus, en laissant mourir les associations, les syndicats, tout simplement en cédant au mouvement général de repli sur soi. Chacun avec ses problèmes, on a déjà tellement à faire avec les nôtres ...
Je peux vous paraître excessive, mais il faut regarder la réalité en face (et je ne m'exclus pas du lot) : Quand les pavés ont frémit avec le CPE, le CPE a fait marche arrière. Ont-ils frémit suffisamment pour les étrangers en situation irrégulière ? pour les sans-abris ? les chômeurs ? Qui d'entre nous, voyageant sur un vol dont un passager est menotté, la tête dans les genous, s'est levé en disant "NON, ce n'est pas acceptable" ? Qui d'entre nous voyant les flics (et je ne les mets pas tous dans le même panier) coller violemment au mur quelques jeunes un peu basannés est intervenu pour dire "NON, vous n'en avez pas le droit" ? Qui d'entre nous quand il y a une expulsion aux portes de l'hiver se met encore entre les huissiers et les expulsés ?
La liste est sans fin, nous le savons tous, de nos petites lâchetés quotidiennes.
Utiliser son bulletin de vote est une chose. Encore faut-il ensuite ne pas laisser carte blanche à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui demain le recevront... Notre devoir ne s'arrête pas à la sortie de l'isoloir.
Fredaine
http://www.fredaine.netRapporter un message au modérateur
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Re: Dans quel pays vivons-nous ? [message n° 189658 est une réponse au message n° 189633] |
lun. 18 décembre 2006 13:11   |
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dominiquep |  | | messages : 2472
Inscrit(e) : août 2004 Situation géographique : Colmar Métier : ex-PIUFM |  
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Dans le message news:45865e96$1©....net,
anne2 a écrit :
> J'avais une ailleule qui s'est battue pour que le droit de vote soit
> étendu aux femmes, elle a été lourdement pénalisée dans sa vie
> personnelle pour cela, et ça ne me viendrait pas à l'idée de
> m'abstenir ou de voter blanc [...]
Je suis d'accord pour dire que des personnes se sont battues pour obtenir
le droit de vote et qu'il faut défendre ce droit mais voter blanc c'est
voter et, franchement, s'il y avait un second tour où il faille choisir
entre Sarkosy et Le Pen on peut se poser la question du vote blanc (je n'ai
pas dit que j'étais sûr que, dans ce cas, je voterais blanc, car il faut
peser toutes les conséquences de ses actes mais voter pour Sarkosy quand
on voit, par exemple, la politique menée actuellement au niveau des
"sans-papiers", me paraît, au jour d'aujourd'hui, difficilement
concevable).
--
Cordialement,
Dominique P.
http://pernoux.perso.orange.fr [ beurk ! c'est des maths ]
http://dpernoux.free.fr/ExPE1/anim.htm [ là, elles sont "animées" ;-) ]
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Re: Dans quel pays vivons-nous ? [message n° 189665 est une réponse au message n° 188218] |
lun. 18 décembre 2006 14:51   |
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anne2 | |
| messages : 125
Inscrit(e) : août 2004 Métier : technicienne INSERM | |
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Le vote blanc , tout comme le vote nul ou l'abstention, n'est pas pris en compte.
c'est peut-être dommage, mais on ne peut pas faire comme si ce non-vote avait une réelle valeur ou un poids quelconque.
Si aucun candidat n'est en mesure de vous représenter ou de coller suffisamment à vos convictions, c'est peut-être l'occasion de vous engager (davantage) en politique.
De plus, personne n'a été contraint de voter contre ses convictions aux législatives (vous vous en souvenez?)
Et nous avons fait l'expérience , après des échéances électorales importantes, de tester l'inefficacité d'autres formes de protestation (manifs, pétitions...).
Nous savons que cette politique, que nous avons permis par nos suffrages , a fait des victimes.
Quoi qu'il arrive, je ne voterai pas blanc...
Ne faisons pas l'économie de la connaissance ! Défendons ensemble l'enseignement et la recherche
http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?rubrique132
Pour retour d'Archimèdes ( magazine scientifique )
http://sauvonsarchimedes.free.fr/Rapporter un message au modérateur
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Re: Dans quel pays vivons-nous ? [message n° 189888 est une réponse au message n° 189636] |
mar. 19 décembre 2006 01:25   |
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michele | |
| messages : 1125
Inscrit(e) : juillet 2004 Situation géographique : Rhône Alpes Métier : PE radiée des cadres | |
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anne2 a écrit le lun, 18 décembre 2006 11:07 | Pour répondre à Michèle: nous vivons dans le pays que NOUS avons voulu.
(Inutile de raconter que ce n'est pas notre faute et que cette situation viendrait du fait que la France ne serait pas assez démocratique)
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Je ne suis pas tout à fait sûre que NOUS l'ayons voulu.
Petit rappel des résultats de la présidentielle:
Au 1er tour de la présidentielle de 2002, Chirac a obtenu 5 665 855 voix sur 41 194 689 inscrits, soit 13,75 %; oui, je sais, ça fait quelque 19% par rapport aux votants.
Au 2ème tour, il a eu 25 537 956 voix.
A-t-il pris en compte ces 19 872 101 voix (dont la mienne) qui se sont reportées sur lui, par peur de voir Le Pen arriver à la tête de la Rébublique ???
Sûrement, oui.
Assurément, oui.
Quand j'ai entendu lors du soir 3 d'aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur de son gouvernement, dire, dans une usine de pièces détachées pour l'automobile, sous une bannière "la France qui souffre", et pour rassurer les "travailleurs pauvres":
"Celui qui peut pas payer des vacances à ses enfants, celui qui a pas de quoi emmener sa femme en week-end, le problème, c'est pas celui des RTT, c'est celui de la feuille de paye. Je veux une révolution économique. Je veux que celui qui travaille plus en ait plus dans le portfeuille à la fin du mois [...]" ,
je n'ai eu aucun doute...
Oui, décidément, on avait bien pris ma voix en compte, et je m'attends donc, comme les compagnes de ces ouvriers des Ardennes, à ce que mon mari m'emmène en week end un de ces quatre.
Comment ça, je rêve ???
Ben, il l'a dit, le ministre ...
Michèle
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Re: Dans quel pays vivons-nous ? [message n° 189916 est une réponse au message n° 189888] |
mar. 19 décembre 2006 10:48   |
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anne2 | |
| messages : 125
Inscrit(e) : août 2004 Métier : technicienne INSERM | |
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jules a écrit le mar, 19 décembre 2006 09:51 | Voter blanc est un acte citoyen!
Cela signifie que la personne a bougé ses fesses pour aller jusqu'au bureau de vote pour dire qu'elle ne se reconnait en rien dans les candidats qui se présentent...Et par là même elle honore les gens qui se sont battus pour obtenir ce droit!
Par contre, une personne qui ne va pas voter, qui s'abstient, insulte les personnes qui ont donné leur vie pour la démocratie d'une part, et d'autre part, n'a plus de légitimité dans la critique du système ou dans des petits débats...
Le problème en France est que les médias mettent plus en avant les abstentionnistes que les votes blancs! Alors que si ce dernier était mis en avant et valorisé comme étant un signal fort contre les diffrents candidats et leurs propositions, alors là , les gens déçus et dégoutés par ce monde politique voteraient, et voteraient blanc au lieu de punir par les extrêmes.
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Je suis tout à fait d'accord et il m'st arrivé aussi d'avoir envie de voter blanc
Mais il se trouve que, comme tu le dis, le vote blanc n'est pas valorisé et n'est pas un signal fort, même si on s'est bougé les fesses...
Je le déplore aussi , même si je me demande à quoi on aboutirait concrètement avec une majorité de votes blancs?
Quand je dis qu'on vit dans le pays que l'on a voulu, je ne pense pas aux dernières présidentielles , mais bien aux législatives par lesquelles nous avons CONFIRMé que l'équipe qui allait diriger le pays était bien CELLE QUE NOUS VOULIONS.
ET là, personne ne nous y a forcé
(personne n'a forcé les gens déçus et dégoutés dont tu parles à permettre la vague bleue des législatives)
Je pense que tu as compris que ce n'est pas du tout le pays que j'ai voulu, et je parle d'une responsabilité collective qui est bien réelle
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