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| Questionnement [message n° 343550] |
mer. 23 avril 2008 17:46  |
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| e.delon | |
| messages : 823
Inscrit(e) : août 2004
Situation géographique : Haute-Garonne
Métier : cycle 3 et Direction primaire maternelle | |
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Bonjour,
je viens vous exposer le cas d'un élève pour lequel je n'arrive pas à cerner la difficulté. Il est en CM1 et ses attitudes me laissent perplexe.
Le noeud du problème est qu'il reste amorphe face à la tâche quelle qu'elle soit : il décroche complétement, ses anciens enseignants disaient qu'il était dans la lune.
Quand je parle de tâche je pense à un exercice passant obligatoirement par l'écrit. J'ai l'impression qu'il passe son temps à cérébraliser la consigne, la tourner dans tous les sens, se demander ce qu'il doit faire, comment,...etc car à l'oral en relation duelle, il est capable par questionnement de réaliser ce travail. Je dirai que son écriture est stylistique, il tient le stylo à 90° par rapport à la feuille, entre le pouce l'index et le majeur mais sans appui et l'auriculaire relevé à l'anglaise (it's tea time). Il repasse constamment sur ses lettres qui n'ont généralement pas les proportions adéquates.
Il est très ouvert, joue, parle beaucoup dès qu'il est dans la cour mais une fois en classe il semble comme annihilé (c'est un autre enfant complétement éteint).
Sa mémoire à long comme court terme est déficiente, il ne retient rien : tables de multiplication, orthographe de mots invariables... Il est capable de m'expliquer comment il faut faire mais ne fait pas. J'ai mis en place un PPRE avec la famille sur, oups (!  ) les fondamentaux avec des activités que nous faisons ensemble tous les jours mais une fois seul il ne réutilise rien, ne transfère rien, ne réinvestit rien, s'en est désolant et surtout déconcertant. Il a quantitativement moins à faire mais cela ne résoud rien. J'ai parfois même l'impression qu'il désapprend, n'a pas l'once d'une étincelle d'autonomie.
Il a été suivi en CE2 par le Rased en compréhension de consignes.
Pour moi, c'est donc l'entrée dans la tâche via l'écrit qui est un obstacle, j'ai l'impression de tourner en rond car impossible d'évaluer quoi que ce soit (puisqu'il est capable de passer une journée face à une tâche qui ne requièrerait que 10 min.)
De l'autre côté nous sommes dans une dynamique de recherche et d'aide avec la famille :
- il est suivi par une psychomotricienne depuis peu
- la psychologue scolaire l'a vu et son bilan aux tests montre qu'il est dans la norme (ce que je pensais bien), ses seuls échecs étant liés à la notion de temps (ce qui ne m'étonne pas non plus). Sans doute a-t-il besoin aussi de parler avec une tierce personne et elle le prendra une fois par mois dans des groupes de parole.
- PPRE évoluant peu dans le temps et les objectifs (sauf manipulation sur du calcul basique avec ses cartes pokémon pour nos échanges quotidiens en entretien).
- Il est atteint d'encoprésie mais cela semble n'avoir aucun rapport...
- Un véritable artiste avec une véritable notion des couleurs, un trait très personnel que je trouve très beau, très expressif mais aucun stéréotype graphique.
Je l'adore ce gamin, quand je m'adresse à lui au sein du groupe classe il ouvre de grands yeux ronds, rentre la tête dans ses épaules, et devient définitivement muet (déjà qu'il n'est pas bavard sinon avec ses copains). J'aimerai tant trouver ce qui fait obstacle !
Est-ce que ce profil vous fait penser à quelque chose ?
Voili voilà
intuitoman relativiste et toujours chevalier jet d'ail
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| Re: Questionnement [message n° 343589 est une réponse au message n° 343550] |
mer. 23 avril 2008 19:59  |
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 midolu |  | | messages : 2006
Inscrit(e) : août 2006 | |
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Bonsoir,
Ce profil que tu décris là me rappelle (entre autres) un des élèves que j'ai rencontré alors qu'il était déjà suivi au SPIJ (service de psychiatrie infanto-juvénile) pour des troubles persistants d'encoprésie. Il présentait des "symptômes" similaires à ceux de ton élève de CM1, mais je ne sous-entends pas du tout que la situation et la problématique puissent être les mêmes !
Des troubles d'organisation, de mémorisation, d'écriture, ... tout était présent et s'associait à l'encoprésie, face à laquelle le garçon semblait détaché, pas gêné et même assez "fier" (les autres élèves se montraient tout à fait compréhensifs).
Connaissant un peu cette situation, je ne pense pas que l'encoprésie (très souvent liée à une problématique relationnelle notamment avec la mère) soit complètement en dehors du (des) problèmes de cet enfant, qui doit énormément douter de lui, de ses capacités, de sa possibilité à grandir, et qui se dévalorise aussi. Il compense à sa manière, mais en souffrant.
Au moins, mais ce n'est que mon avis, cette problématique devrait être abordée dans le cadre d'entretiens familiaux (avec et sans l'enfant) et aussi individuels. A priori, une thérapie me semblerait nécessaire, pour éviter l'aggravation des troubles, ceci à condition que l'enfant et ses parents soient partants et participent. Bien sûr, il est nécessaire qu'un climat de confiance soit établi avec le thérapeute.
Je ne voudrais pas trop t'inquiéter par rapport à cet enfant, mais j'en ai connus quelques-uns (peu heureusement...) évoluer vers des troubles plus inquiétants (d'ordre psychotique notamment, ce qui ne signifie pas que ce soit le cas pour cet élève).
Si une aide en psychomotricité a été mise en place, c'est peut-être aussi parce que cet enfant n'était pas encore prêt et disponible pour une psychothérapie, qui demande une certaine capacité de mise à distance de ses problèmes ?
En espérant avoir pu t'aider un peu en t'apportant ces quelques informations tirées de mon expérience personnelle ...
un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange ...Rapporter un message au modérateur
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| Re: Questionnement [message n° 344119 est une réponse au message n° 343589] |
sam. 26 avril 2008 09:27 |
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| jackym. | |
| messages : 1236
Inscrit(e) : juillet 2004
Situation géographique : Seine et Marne
Métier : Retraité - Directeur d'école 7cl | |
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| midolu a écrit le mer, 23 avril 2008 19:59 |
Connaissant un peu cette situation, je ne pense pas que l'encoprésie (très souvent liée à une problématique relationnelle notamment avec la mère) soit complètement en dehors du (des) problèmes de cet enfant, qui doit énormément douter de lui, de ses capacités, de sa possibilité à grandir, et qui se dévalorise aussi. Il compense à sa manière, mais en souffrant.
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Bonjour
Je confirme cette remarque par l'expérience d'un de mes élèves de l'an dernier ; il vivait avec une grande soeur et sa mère : il les menait par le bout du nez et était (est ?) le roi du monde chez lui... Par contre, en classe où il devait s'astreindre à un comportement lié à une vie en collectivité et en respecter ses règles, son handicap lui servait d'alibi pour des retards voire des absences plus ou moins longues. Tant et si bien qu'il a été un moment déscolarisé et n'est revenu qu'avec un projet d'intégration (quelques matinées puis toutes les matinées puis enfin tous les jours).
Pour Manu je ne fais pas beaucoup avancer le schmilblik mais la problématique de l'encoprésie est une piste sérieuse comme un ver qui gâterait un fruit.
Bon weekend
Jacky M.Rapporter un message au modérateur
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