scolariser des enfants qui ne l'ont quasiment jamais été [message n° 545871] |
lun. 08 février 2010 18:45 |
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orchestra | |
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Bonsoir,
3 enfants du voyage, nés en 1998, 2001 et 2002 vont être scolarisés dans notre école très très prochainement.
Ils n'ont pour ainsi dire jamais été scolarisés, les parents les inscrivent pour pouvoir toucher le RSA, c'est une assistante sociale qui leur a dit que si les enfants n'étaient pas scolarisés, ils ne toucheraient pas cette aide.
Il y a même un enfant de 1997, mais le directeur l'a refusé.
Les parents ne savent pas lire, les enfants non plus.
A votre avis, dans quelles classes vaudrait-il mieux les inscrire ?
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Re: scolariser des enfants qui ne l'ont quasiment jamais été [message n° 545910 est une réponse au message n° 545871] |
lun. 08 février 2010 19:44 |
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catandco | |
| messages : 391
Inscrit(e) : août 2009 Situation géographique : alsace Métier : Tps | |
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Les parents sont-ils sédentarisés, ou continuent-ils à voyager?
S'ils voyagent encore, les enfants seront absents souvent, et pour des périodes plus ou moins longues.
Il faut savoir que les gens du voyage ont un rapport avec l'école et la culture de l'écrit basé sur la méfiance. Chez eux, tout passe par l'oral (on devrait d'ailleurs s'en inspirer plus souvent!), et ils ont l'impression que l'écrit peut détruire leur culture, donc ils confient difficilement leurs enfants à l'école.
Parfois, les enfants s'interdisent même d'apprendre à lire pour ne pas s'éloigner de leur culture et blesser leurs parents.
Quelque soit la classe où ils iront, les maîtres(ses) devront adapter leur enseignement, se baser sur une transmisson orale, et amener l'écrit en douceur.
Etre confronté pour la 1ère fois à des enfants du voyage et à leurs parents, cela peut être très déstabilisant, mais si on arrive à tisser un lien, on découvre des enfants plein de belles choses!
Et même si la motivation est de toucher le RSA, on s'en fiche, non? L'important, c'est d'aller vers eux.
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Re: scolariser des enfants qui ne l'ont quasiment jamais été [message n° 546041 est une réponse au message n° 545871] |
mar. 09 février 2010 10:18 |
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catandco | |
| messages : 391
Inscrit(e) : août 2009 Situation géographique : alsace Métier : Tps | |
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C'est fort possible que la motivation des parents soit de toucher de l'argent, mais c'est vraiment une culture très différente, et l'école est pour eux (pas pour tous, bien sur!) souvent quelque chose d'inutile... Leur représentation du scolaire est complétement différente de la nôtre. Les enfants, peuvent développer une autre représentation, mais c'est quelque chose de complexe, parce qu'ils savent que cela peut être en opposition avec leur milieu.
Les autres ont raison, on peut très bien inscrire les enfants dans la classe (ou celle d'en dessous) qui correspond à leur âge, et les faire fréquenter une autre classe qui correspond vraiment à leur niveau. Si vous avez sous la main, faire appel au RASED, une prise en charge assidue par le maître E peut être efficace.
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Re: scolariser des enfants qui ne l'ont quasiment jamais été [message n° 546211 est une réponse au message n° 546179] |
mar. 09 février 2010 20:56 |
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orchestra | |
| messages : 510
Inscrit(e) : août 2006 Métier : MS et GS | |
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Ce sont bien les parents, ils ne s'en cachent pas. Je pense même qu'ils l'ont dit pour expliquer pourquoi ils veulent scolariser leurs enfants seulement maintenant.
J'avais seulement mentionné cela pour expliquer ma crainte relative à la motivation des parents, et donc....des enfants, tout simplement. J'imagine que les enfants ne doivent pas avoir une bonne image de l'école. Après, je peux me tromper, bien sûr.
l'école est pour eux (pas pour tous, bien sur!) souvent quelque chose d'inutile...Leur représentation du scolaire est complétement différente de la nôtre. Les enfants, peuvent développer une autre représentation, mais c'est quelque chose de complexe, parce qu'ils savent que cela peut être en opposition avec leur milieu.
C'est ce que je crains !
Qu'en sera-t-il du bien être de ces enfants s'ils se retrouvent avec d'autres enfants bien plus jeunes qu'eux ? Ce serait bien de savoir ce qu'ils préfèreraient, eux (?)
Sachant que quelle que soit la classe où ils seront, un enseignement adapté sera bien sûr mis en place pour eux.
Donc, quitte à différencier le travail pour eux, le fait de les mettre dans des classes bien en dessous de leur tranche d'âge présente-t-il encore un intérêt ? Je m'interroge.
Ce n'est pas simple...
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Re: scolariser des enfants qui ne l'ont quasiment jamais été [message n° 546273 est une réponse au message n° 545871] |
mer. 10 février 2010 09:24 |
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catandco | |
| messages : 391
Inscrit(e) : août 2009 Situation géographique : alsace Métier : Tps | |
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Franchement, cele ne sert à rien de critiquer la motivation des parents (je ne la défends pas, mais j'essaye de comprendre). Travailler avec les gens du voyage, c'est pénétrer dans une culture complétement autre, où l'école n'a pas sa place.
Dans l'école où j'étais, juste à côté du terrain des gens du voyage, on avait une classe relais, spécialement prévue pour les accueillir, l'enseignante allait sur le terrain avec des travailleurs sociaux pour chercher les enfants et les ramener à l'école. c'est un travail de longue haleine, à mener avec les parents et les enfants. Et on essayait de les intégrer dans les autres classes, petit à petit, parfois avec succès, parfois non!
L'important, je crois, c'est de montrer aux enfants qu'il y a plein de choses à faire à l'école, pas seulement apprendre (parce que eux, ils apprennent entre eux, c'est comme ça, et ce n'est moins bien parce que différent!). Et essayer de les valoriser.
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Re: scolariser des enfants qui ne l'ont quasiment jamais été [message n° 548049 est une réponse au message n° 545871] |
dim. 14 février 2010 20:18 |
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fredaine | |
| messages : 1648
Inscrit(e) : octobre 2005 Situation géographique : Touraine Métier : GS | |
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Au début de ma carrière, il m'a été donné d'enseigner dans une classe qui recevait presque exclusivement des enfants du voyage qui en étaient presque tous à leur première scolarisation. Ils avaient de 6 à 13 ans.
Bien sur, la motivation première était, pour les familles, de continuer à percevoir les allocations mais je vous assure que mes minots avaient tous une terrible envie d'apprendre à lire et à écrire. Ils adoraient aussi les activités sportives et manuelles (bricolage, cuisine, travaux manuels). Le reste leur passait au-dessus de la tête, mais ils aimaient venir à l'école.
Lorsqu'il n'y a pas une classe spécialisée (classe relais) pour les accueillir, il me semble, mais ce n'est que mon avis, qu'il faut leur permettre de vivre le plus d'activités possible avec leur tranche d'âge (sport, arts visuels, musique, chant ...) et de leur permettre de suivre les apprentissages de base dans un niveau de classe mieux adapté à leurs compétences.
Ce sont des enfants extraordinaires qui ont soif d'apprendre. Il faut juste prendre le temps d'établir des liens et être suffisamment souple et tolérant pour leur laisser le temps de s'adapter, à leur mesure, aux règles qui régissent l'école.
Fredaine
http://www.fredaine.netRapporter un message au modérateur
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