quand la violence à l'école est niée par la hiérarchie [message n° 720539] |
mar. 08 novembre 2011 19:35  |
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egede |  | | messages : 32
Inscrit(e) : mai 2008 Situation géographique : Eure, Nord au 1er septem... Métier : pas encore de poste | |
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Bonsoir à tous
Voilà, je viens non seulement pousser mon coup de gueule mais aussi me mettre en guerre contre un système éducatif qui nie l'existence de la violence à l'école.
Je m'explique : je viens d'être inspectée et j'ai évoqué le problème de la violence, entre autre, dans ma classe où insultes, menaces et même coups sont monnaies courantes.
L'IEN voulait des exemples :
- je vais te niquer
- va niquer ta race
- vos mères sont des putes
- je vais te casser la gueule
- t'es mort
- un élève qui en tabasse un autre, ce dernier à terre, il lui donne des coups de pieds au visage
- coups de poings
"mais non madame, il n'y a pas de violence dans cette école"
Ah bon, d'accord, maintenant je regarderai les gamins se bastonner et je compterai les points !!
Je suis désolée, mais je ne peux pas accepter qu'un gamin vienne à l'école pour se faire taper dessus.
Si je vais bastonner mon voisin, j'aurai des représailles, mais à l'école, pas de problème, les gamins peuvent se taper dessus, ce n'est pas de la violence.
Bref, je sais que je pars en guerre contre des moulins à vent mais je ne veux pas accepter la violence, travailler pour un système éducatif qui passe la violence sous silence.
Je suis TRES TRES en colère, et il ne faut pas me mettre en colère.
Je viens vers vous et vous demander des conseils, des idées, pour faire ouvrir les yeux à mon IEN sur la violence.
Je veux réagir et être entendue, même si je sais que j'ai perdu d'avance, mais je ne veux pas me taire.
Je vais monter au front mais j'ai besoin d'élaborer ma stratégie de bataille.
Je ne pars pas en bataille contre mes élèves mais contre le système éducatif qui nous laisse nous "démerder" (pardonnez-moi le mot).
A votre avis, quelles actions puis-je mener ?
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Re: quand la violence à l'école est niée par la hiérarchie [message n° 720943 est une réponse au message n° 720539] |
jeu. 10 novembre 2011 09:41   |
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ubiki | |
| messages : 639
Inscrit(e) : juillet 2004 | |
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lutter contre cette violence permanente qui règne dans certains quartiers demande une énergie énorme. Et il est souvent malheureusement plus facile surtout pour ceux qui n'y sont pas confrontés de fermer les yeux et de prétendre qu'on n'en est pas encore au stade de la violence...
perso, j'aurais commencé par "jouer les blondes", et j'aurais demandé à l'ien de me définir concretement ce qu'elle entendait par de vrais cas de violence. Avec des questions bêtes du genre : "faut que ça saigne ou si ça saigne pas c'est pas violent ?"
Ensuite si tu es vraiment décidée à entrer en guerre : tu peux peut-être proposer une réunion de parents (type "café des parents") pour discuter de leur ressenti et proposer des solutions ET , si les parents élus sont assez actifs sur ton école, leur demander de convier officiellement l'ien afin d'apprécier son jugement sur la question.
Lui faire une demande officielle de ta part d'un autre côté avec les jolies phrases d'usage (surtout rester très respectueuse du supérieur hiérarchique ), pour la convier aussi avec une phrase du style : "ne doutant pas que vous saurez apprécier cette réelle implication des parents d'élèves dans la vie de l'école..." .
Moi j'indiquerai dans un coin sur la lettre : "pour copie à Mr ou Mme Machin de telle fédération" (je sais d'expérience qu'aucun administratif n'aime les "pour copie". ça oblige à tenir compte du courrier au lieu de le classer)
Si elle vient, elle se frottera au problème, si elle ne vient pas, demander aux parents de faire un compte rendu détaillé pour l'informer.
informe les syndicats éventuellement, et fais leur copie des courriers. (fais savoir verbalement par des périphrases à l'ien que les syndicats ont eu lesdites copies)
Tiens, une idée : tu peux pas abreuver la boite mail de l'inspection de "cas" de violence : même principe que le cahier, mais par mail ?
à chaque "cas" tu fais un topo explicatif en demandant si elle pense que ça rentre dans les cas qu'elle, elle défini comme de la violence, parce que toi tu as encore du mal à jauger, donc tu as ABSO-LU-MENT besoin de son aide sur la question !!
Dis moi, qui te soutiendrait dans ton action ?? Si tu es seule sur l'école et que personne ne te soutiens, ça risque d'être un peu difficile
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Re: quand la violence à l'école est niée par la hiérarchie [message n° 720944 est une réponse au message n° 720539] |
jeu. 10 novembre 2011 10:36   |
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egede |  | | messages : 32
Inscrit(e) : mai 2008 Situation géographique : Eure, Nord au 1er septem... Métier : pas encore de poste | |
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ubiki, merci pour tes pistes de réflexion.
Je le confirme, cela demande une énorme énergie.
Je viens d'arriver dans l'école, où, des les premières heures de classe, j'ai fait part à mes collègues du climat de tension et de violence palpable même dans la classe.
Cela c'est très vite confirmé : insultes, menaces, et même il est arrivé à plusieurs reprises qu'un élève se lève en classe pour frapper un autre, et je ne parle pas de la cour de récréation.
Les collègues, conscients de cet état de fait, se disent blasés et ces gestes de violence font partie de leur quotidien. Bref, ils sont tout aussi démunis que moi.
Je me suis démenée jusque mi-octobre pour tenter d'avoir un semblant d'ambiance de travail dans la classe, mais il m'a fallu lâcher un peu prise car cela m'affectait trop au niveau personnel : c'est très difficile de porter un tel problème toute seule à bout de bras.
Après l'entretien avec mon ien, je comprends maintenant qu'il est très difficile de lutter contre la violence si elle n'est pas reconnue. J'en ai pleuré de colère après l'entretien.
J'ai constaté à la suite de cela que le directeur semble être dans la même optique que mon ien.
Le mois dernier, ma collègue a confisqué un couteau à un élève (qui l'avait ramené à l'école car il ne se sentait pas en sécurité) : pas de suite. " c'est des petites histoires de gamins" (d'ailleurs dans mes diverses recherches, j'ai lu qu'en théorie dans ce cas-là, on doit appeler les forces de l'ordre pour confisquer toute arme)
Quoi qu'il en soit, l'ensemble de mes collègues semblent prendre conscience de l'ampleur du problème, donc je pense qu'il sera possible de faire quelque chose à l'école.
En ce qui concerne mon ien, je n'en resterai pas là. Je suis en train de rédiger un courrier par lequel j'explique que je suis en désaccord avec ses propos. J'ai basé mes explications sur la récente étude menée par l'UNICEF sur la violence à l'école.
Dans ce courrier, j'explique également que je refuse d'avoir une part de responsabilité dans la montée de la violence.
Ce courrier est encore à l'état de brouillon, je pense le soumettre à mon syndicat avant de l'envoyer.
Bref, suite à cet entretien, mon ien m'a proposé de m'envoyer le conseiller péda. J'ai accepté et là, oui, je jouerai ma blonde !! je l'attends avec impatience.
Concernant les parents, cette idée m'est aussi venue à l'esprit, mais je ne savais pas si j'en avais le droit ; mais de toute façon je crois que je vais le prendre !!
Je suis très déterminée, et tout ce que vous me dîtes-là me permet petit à petit d'élaborer mon plan d'attaque.
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Re: quand la violence à l'école est niée par la hiérarchie [message n° 722001 est une réponse au message n° 720539] |
mar. 15 novembre 2011 16:43  |
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ingrid | |
| messages : 408
Inscrit(e) : août 2007 Situation géographique : 59 Métier : ce2 normalement... | |
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j'ai l'impression d'être dans le même type d'école et il est vrai que j'ai l'impression qu'il ne faut pas faire de vagues tous ces enfants sont gentils je me demande parfois si la hiérarchie attends qu'il se passe réellement quelque chose de grave pour réagir ;-( bon ça ne t'aide pas je suis en congé mater donc ce n'est pas le moment pour moi de m'engager dans ce type de combat ;-(
Ingrid
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