 astro52 | |
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| jackimbar a écrit le ven, 12 décembre 2014 19:14 |
Bonjour !
J'ai un élève qui avait une écriture très grossière, brouillon, très laborieuse en qualité et quantité. Une participation en classe très faible et une réserve importante dans le rapport duel.
Je convoque les parents. Ils m'apprennent que le petit garçon était suivi pour son écriture, donc bien. Mais qu'il ne s'endort pas avant 22h, 22h30 avec des pointes à minuit, minuit et demi, une fois par quinzaine ou mois.
Ma réaction était vive.
J'aimerais aider cette famille. Ils ont déjà fait pour aider le petit : visite chez le docteur. Accompagnement des rituels pour aider à l'entrée dans le sommeil. Aucun résultat.
Petit élément : le matin, il peut vivre des grâce matinée sans problème.
Le résultat de ces soucis d'insomnie, c'est un enfant limité dans la participation et qui finit par s'habituer à un mal être.
Rien de réjouissant.
Chers collègues, auriez-vous des idées pour m'aiguiller ?
D'avance MERCI !
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Salut,
Je suis moi-même insomniaque depuis ma naissance ou presque, je vais essayer de répondre avec mon expérience perso.
Tout d'abord, je ne trouve pas les chiffres que tu donnes si alarmants. S'il s'endort habituellement entre 22h00 et 22h30, et qu'il se lève à 7h30, ça fait environ 9 heures de sommeil. C'est un peu moins qu'un enfant de son âge, mais c'est peut-être le double d'un insomniaque.
S'endormir à minuit une fois tous les 15 jours ou tous les mois, ça ne fait pas un gros écart avec la moyenne, et ça sous-entend surtout qu'il dort toutes les nuits. Pour un insomniaque, on compterait plutôt les nuits complètement blanches, voire on se poserait la question de savoir si des nuits blanches peuvent être consécutives. En ce qui me concerne, une nuit blanche n'affecte pas vraiment la journée qui suit, ce n'est qu'après plusieurs nuits blanches consécutives que je ressens des effets dans la journée.
En tant qu'élève, être insomniaque n'a jamais fait de moi un faible "participateur". J'ai toujours beaucoup participé, et je me suis toujours beaucoup appuyé sur ma mémoire auditive. L'insomnie provoque certes des baisses d'écoute dans la journée, mais par phases dans la journée uniquement, et donc à mon sens ça n'expliquerait pas qu'on observe de façon constante une "réserve importante".
Ce que les parents pourraient te dire, c'est de quand datent ces problèmes d'endormissement (et également si le fait d'avoir école le lendemain joue).
S'il a toujours été insomniaque, son organisme est entrainé, voire capable de pire que ça, et donc ça ne doit pas être la cause des problèmes rencontrés actuellement dans la journée. Mais si c'est un phénomène récent, alors son organisme n'est pas forcément adapté à cette variation, donc c'est déjà un peu différent. Mais ça ne voudrait pas dire automatiquement qu'il y a un lien de cause à effet. Il y aurait peut-être alors une cause commune à son problème d'endormissement et à sa difficulté en classe. Il se peut par exemple que son problème d'écriture ait affecté la confiance en soi, dès lors il serait plus difficile de participer en classe, mais aussi de trouver le sommeil avant un jour de classe s'il redoute le lendemain. Le fait qu'il soit particulièrement dans la retenue en rapport duel plaide dans ce sens. Car la fatigue liée à une petite nuit n'empêche pas, sur un temps limité déclenché par la sollicitation de l'adulte, de remobiliser son énergie pour fonctionner momentanément sans les effets de la fatigue. C'est même une stratégie dont usera abondamment un élève insomniaque qui n'écoute pas tout le temps, pour ne pas que l'adulte s'aperçoive de son état.
Il faut aussi considérer qu'une personne en dépression semblera toujours très très fatiguée, quel que soit son sommeil. Même en dormant 16 heures par jour, elle semblera toujours ne pas avoir dormi assez. Et que cette personne aura plus tendance à se mettre en retrait ou à se dévaloriser devant ta sollicitation, tout le contraire d'un insomniaque qui ira chercher juste à ce moment-là le peu d'énergie qu'il a, pour te cacher son état de fatigue.
Pour toutes ces raisons, j'aurais tendance à penser que c'est un problème plus sérieux qui l'affecte à la fois en classe et pour s'endormir en début de nuit, plutôt qu'un lien de causalité simple entre l'heure d'endormissement et l'attitude du lendemain.
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