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Re: Je vous raconte notre rencontre IRL de ce 10 août... [message n° 51137 est une réponse au message n° 51093] dim. 14 août 2005 02:23 Message précédentMessage précédent
jean-roch n'est pas connecté jean-roch
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Inscrit(e) : août 2004
Situation géographique : Dunkerque
Métier : instit en CP

(cinquième épisode bis...)

Le meilleur moyen pour se faire un avis, c'est de goûter. J'attends toutefois que mes compagnons y trempent les lèvres, et après m'être assuré qu'aucune transformation magique n'avait lieu dans l'immédiat, je m'y risque à mon tour.
D'abord l'odeur : c'est parfumé, il n'y a pas de doute ! J'y retrouve des saveurs de meubles cirés de chez ma grand-mère, ainsi que des souvenirs olfactifs des grandes pièces de la maison familiale de vacances où nous allions en Dordogne, sans oublier un étrange rappel des saveurs de certaines lotions contre la perte des cheveux que j'utilisais dans ma jeunesse pour faire pousser plus rapidement mes cils.
Je me risquerai bien à jouer le connaisseur, en remuant le liquide, et en m'émerveillant sur sa robe généreuse et son bouquet velouté, mais je me retiens, il y a peut-être plus fort que moi autour de la table, et si le ridicule ne tue pas, il peut toutefois rendre... ridicule !

Première goutte du breuvage : à peine entrée dans mon orifice buccal, la langue frémit de toutes ses papilles, le palais en redemande au passage, mes glandes salivaires humidifient le lieu pour mieux profiter des arômes... Un petit coup bien placé de mes muscles pharyngés l'envoient rouler dans mon oesophage, qui, réchauffé par le taux d'alcool dépassant la dose permise à cette heure, offre déjà la riche substance à mon estomac qui, oh le veinard, pourra en profiter pendant 2 ou 3 heures, le temps de ma digestion. Vous l'aurez compris : c'est bon ! Et des petits influx nerveux me parcourent déjà le corps pour forcer mes membres supérieurs à conduire le reste du liquide par le même chemin que celui emprunté par la première goutte. C'est beau la mécanique corporelle...
Je soupçonne Sally d'avoir introduit dans son liquide quelques molécules qui donnent une accoutumance, car sans pouvoir faire autrement, j'en redemande. C'est peut-être le début du charme, mais qu'importe : si c'est un liquide destiné à m'envoûter pour mieux me kidnapper, j'espère secrètement qu'un membre du forum de Cartables s'interrogera sur mon absence en septembre. Et si Sally allait raconter que je boudais ? Ou que j'avais déménagé ? J'ai bien envie de lui demander si je peux aller faire un tour sur le forum pour poster un message de secours dans le forum de test... Il est déjà rédigé mentalement : "si vous ne me voyez pas revenir avant 10 jours, merci de contacter les services spécialisés".
Rien à faire ; je suis trop bien sur ce siège de bar, la tête au fond de mon gobelet de verre, enivré par le sortilège.

Dehors, c'est splendide : les étoiles dansent avec les réverbères, les ponts du métro se prolongent en voie lactée, et la rumeur nocturne s'élève avec le chant des sirènes (pas celles qui font pin-pon...). Faut pas vous dire si j'ai déjà trop bu !

Après quelques gorgées dont je tairai le nombre ici, de peur que quelques parents d'élèves ne se servent d'un bas chantage pour obtenir une bonne note au prochain contrôle de leur rejeton, je comprends qu'il est bientôt l'heure d'aller se coucher ! Mais voilà une excellente idée... D'ailleurs, faudra que je retienne, c'est très agréable de boire un coup et de s'endormir après auprès de Morphée (en fait, c'était pas Morphée, c'était le fils de Sally, et j'étais pas vraiment à côté... et puis c'est pas le ronfleur d'à côté qui était agréable, mais simplement le fait de s'endormir... oh et puis d'abord, arrêtez avec vos demandes de détails, il est l'heure de dormir là !).

Avant d'aller faire dodo, je m'offre une petite visite dans les dépendances de l'auberge. C'est luxueux, il y a même une salle de bain féminine ET une salle de bain masculine. Je retiens pour le lendemain, même si j'ai le droit de me tromper ("mais c'est moins pratique chez les filles" me dit-on... Allez savoir ce qu'il y a en moins là-bas ? Pas de prise pour le rasoir ? Trop de flacons de maquillants et de démaquillants sur le lavabo ? La table à repasser en plein milieu ? Je ne le saurai jamais, j'ai oublié d'aller visiter le lendemain).
Bref, ne perdons pas notre temps en considérations inutiles, il est temps d'aller dormir. Un petit passage aux toilettes, rapide (le plus long a été de comprendre que l'interrupteur d'apparence unique était en fait deux minuscules boutons associés, l'un commandant le cabinet, l'autre le couloir : j'ai donc allumé et éteint dix fois le couloir sans comprendre que je faisais la même chose dans les toilettes. Vous n'avez rien compris ? C'est pas grave, moi j'ai réussi à tout faire selon mes besoins, mais après tout, vous êtes bien indiscrets de me suivre jusqu'ici...).

Ah. Me voilà au fond de mon duvet. Je n'ai même pas le temps de me demander comme le capitaine Haddock s'il vaut mieux mettre le menton à l'intérieur ou à l'extérieur de la couette que je suis déjà en train de rêver aux doux visages d'instits que j'allais rencontrer le lendemain !

Des bruits, du mouvement... Y'a une personne de l'auberge qui passe, qui soulève des trucs, qui les remet. Ah oui c'est vrai, je ne suis pas chez moi, ça m'étonnait aussi tout ce remue-ménage. Dehors, des autobus démarrent, freinent, ouvrent leur porte. Mon portable réglé sur le réveil à 9h a peut-être déjà sonné, je ne sais plus. Tiens, une autre tête qui passe, elle m'a dit bonjour. Elle doit se dire : encore un squatter dans cette auberge. Je suis prêt à lui expliquer que j'ai juste suivi Sally, que je suis instit aussi, et que je peux lui montrer mes papiers si elle ne me croit pas, que je vais payer la chambre et ranger les draps, que... inutile, elle est déjà partie. J'ai même oublié de lui répondre bonjour. Quelle idée aussi de s'adresser à des gens en phase de réveil ; à cette heure-là, tous les réflexes ne sont pas encore activés.

Tiens, un portable qui sonne. C'est pas le mien, puisqu'en j'en ai un rouge et celui qui s'agite est bleu. Ah, voilà le type d'hier qui n'a pas dormi vraisemblablement puisqu'il est déjà rentré du boulot de ce matin (faudra qu'on m'explique comment ils vivent les gens du neuvième étage de la tour de l'auberge...).
"C'est à qui ce portable", il crie, le gars qui dort pas. La foule autour ne répond pas. Mais non, c'est pas le mien, le mien il est rouge. Rebelotte, le portable resonne. "Mais c'est à qui ce portable... C'est quelqu'un chez Bouygtel". Ah, je suis chez Bouygtel. Serais-je encore trop endormi pour ne pas reconnaître mon portable ? Mais non, il est vraiment trop bleu celui-là pour que je le confonde avec mon téléphone rouge. Bon, cela restera le mystère du portable bleu (titre de mon prochain roman ?).
Ouf, tant de questions si tôt, ça m'a achevé. Enfin, c'est le grand jour de la rencontre, il faut vraiment que je me réveille.

Le bol de lait est plus fade que le bol d'élixir de la nuit, mais il accompagne traditionnellement mon réveil. Ce n'est peut-être pas très parisien de boire du lait le matin, mais tant pis, un petit moment de honte est si vite passé.
Bon. Le corps est repu jusqu'au prochain pique-nique, je vais donc pouvoir passer à la salle de bain. Attention, faut pas que je me trompe, ceux qui ont suivi savent bien qu'il y a 2 salles de bain ! Je prends donc la porte de gauche, qui ressemble en effet à une salle de bain masculine : baignoire, douche, lavabo. Pas de table à repasser ni de démaquillant plein les armoires. Je ne suis pas très réveillé mais déjà observateur.

Pour le paragraphe qui suit, je demanderai aux jeunes lecteurs de bien vouloir abandonner la lecture, car certaines scènes comportent de la nudité qui pourraient heurter leur succeptibilité. Eh oui, je n'ai pas encore trouvé le moyen de prendre ma douche tout habillé pour les besoins de mes récits. Enfin, par pudeur, tirons quand même ce magnifique rideau de douche. Et comme ça, je ne transformerai pas la pièce en piscine olympique.
Dans le fond, ça se passe bien ici : j'ai bien mangé la veille, bien bu avant d'aller dormir, j'ai roupillé d'une traite, et tous ces gens qui vont et viennent dans l'auberge m'ont l'air très normaux. Cependant, le lecteur averti s'en souvient, il reste une personne à laquelle il ne faut pas que j'adresse la parole dans ce lieu. Mais qui est-ce ? Celle qui m'a servi la veille ? Celle qui m'a salué à la sortie du lit ? Je n'ose pas engager la conversation (enfin rassurez-vous, dans la salle de bain, y'a pas foule).
Oups j'ai parlé trop vite, voilà qu'on tambourine à la porte ! Vite, être présentable, enfin au moins un minimum. Mince, c'est une femme que je pense avoir déjà aperçu. Mais ne sait-elle pas qu'ici c'est la salle de bain des hommes ?! Ou alors l'a-t-elle fait exprès, voulant découvrir mon corps d'athlète (là, je romance un peu, j'avoue). Elle cherche son jean, me dit-elle. Elle en avait déjà un sur elle, mais ça ne devait pas être celui-là. Aimable, j'aide un peu à chercher : rien derrière le rideau de douche (normal j'en viens), rien dans le lavabo, rien non plus sur moi (oups, si quand même un minimum)... La pauvre se confond en excuses. C'est humain de chercher son jean, j'ai envie de lui dire, mais en même temps, comme elle en a déjà un sur elle, elle aurait pu attendre que j'ai fini de me pouponner.
J'appris quelques temps plus tard que c'était elle la fameuse fille dont je devais me méfier, qui était un peu bizarre, et à qui il fallait éviter de parler. Enfin, en terme de dialogue, ça s'est limité à cinq "non, c'est pas grave" en réponse à ses cinq "excuse-moi, je cherche mon jean"... Je ne pense pas avoir pris trop de risques.

Il était malheureusement bientôt temps de quitter cet endroit magique (pas la salle de bains, mais l'auberge) pour, heureusement, trouver un lieu où le charme des rencontres virtuelles allait opérer : le parc de la Villette, où nous devions tous nous retrouver, instits de tous horizons et de toutes connexions.


(à suivre)

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