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Re: Je vous raconte notre rencontre IRL de ce 10 août... [message n° 51584 est une réponse au message n° 51411] mer. 17 août 2005 01:47 Message précédentMessage précédent
jean-roch n'est pas connecté jean-roch
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(Septième épisode)

Après tout, ce serait trop bête d'avoir fait tout ce chemin pour m'arrêter si près du but ! Et puis, avec la rencontre de Sally, j'ai déjà expérimenté ce que pouvait être la différence, donc je suis rôdé. Si les autres sont encore plus originaux, je me sauve.

Vous avez peut-être remarqué que j'utilise du masculin pour désigner le groupe qui est, au moment où je vous parle, occupé à gravir les marches d'un interminable escalier. Eh oui, c'est une drôlerie de la langue française, dont la règle, si je me souviens bien, est la suivante : si parmi une quantité nombreuse de femmes se trouve un Willy, et un seul, alors c'est le masculin qui l'emporte pour déterminer le genre de la phrase. Certaines instits qui me lisent doivent penser : la grammaire a été écrite par des mecs... mais je pense plutôt pouvoir affirmer que cette règle est assez tordue pour avoir été inventée par une femme (rappelons-le, à cette époque de structuration de la langue, les femmes étaient encore respectueuses de la gent masculine).
Mais laissons là ces querelles d'historiens, pour retrouver le sujet qui nous occupe.

Voilà, c'est la rencontre. On s'embrasse. C'est rigolo, je ne les connais pas tous ces gens... Et pourtant ! Vous m'imaginez dans le métro embrasser les 14 premières personnes qui auraient monté l'escalier ? Y aurait des barbus, des odorants, des pressés... Là, curieux hasard, y'a que des instits. Mais vous dire si ils sont barbues (là on va le mettre au féminin pour faire rigoler Siou), ou s'ils sentent mauvais... c'est un autre débat. Allez donc voir les photos, vous serez renseignés assurément.

Votre attention, il faut que je vous raconte quelque chose de dangereux lorsque vous embrassez quelqu'un qui n'est pas de votre région : il faut savoir, qu'en France, on n'embrasse pas de façon égalitaire (malgré notre devise nationale...). La liberté et la fraternité, ça a du sens dans les embrassades, mais pas l'égalité. Oh non, je ne vous parle pas d'une égalité mathématique : tout le monde sait bien qu'on embrasse ici une fois, là 2 fois, dans cette région 3 fois, chez ma collègue Edith 4 fois, et même à certains endroits 6 fois (faut bien prendre sa respiration avant de commencer). Concernant le nombre, une fois qu'on est lancé, la fin importe peu ; non, je vous parle d'un phénomène beaucoup plus grave - vous l'avez peut-être deviné entre mes lignes - et je vous livre cette évidence sans ménagement : en France, tout le monde ne commence pas à embrasser du même côté !
C'est très difficile, quand on est seul face à son ordinateur, de trouver le sens qu'on utilise... Mais après avoir embrassé 5 fois mon écran, je crois pouvoir dire que dans le Nord, nous commençons les embrassades par la gauche. Je décompose le mouvement : les deux embrasseurs avancent leur visage respectif vers la gauche de celui qu'ils ont en face, et chacun reçoit donc une accolade bisouteuse sur sa joue droite ; puis ils recommencent dans l'autre sens (vers la droite, pour viser la joue gauche). Essayez avec votre écran, ça fera rire ceux qui vous observent...
Eh bien dans certaines régions reculées, on commence par l'autre côté. Avouez que c'est très gênant, car souvent, dans la précipitation, chaque embrasseur, présentant la même joue, se rend compte qu'il faut changer de sens, et c'est l'accident : on se cogne le nez, on se touche la bouche (ma pauvre inspectrice qui venait de l'Isère, où l'on embrasse à l'envers, s'en souvient), on se percute les mentons... J'ai connu des personnes qui ont failli en souffrir, de ces chocs trop violents. Alors imaginez quand 14 personnes doivent embrasser 13 autres individus (on ne s'embrasse pas soi-même) : si la moitié embrasse à l'envers, quel temps perdu à se cogner et à se tromper !

Cette première difficulté (s'embrasser) étant franchie, nous décidons de rejoindre l'aire de Pique-Nique.
On la reconnaît facilement, il faut de l'herbe, de l'ombre, et à manger. Pour l'herbe, c'est là-bas, pour l'ombre c'est ici, et pour la nourriture, c'est dans les sacs.

Nous voici donc installés en joli cercle, digne d'un cours de géométrie des instits de cycle 3, autour de plats et d'assiettes multicolores, dignes des créations d'Art Plastique du cycle 1. Quant aux enseignants de cycle 2, ils s'installent eux aussi, risquant de se mélanger aux autres...
Souvent, au début des réunions pédagogiques, il y a quelqu'un qui prend la parole pour dire comment ça va se passer (le même qui prend la parole à la fin pour nous redire comment ça s'est passé). Et là merveille : aucun casse-pieds ne prend la direction des opérations !

Au contraire, une personnalité se détache déjà par sa célébrité : j'ai nommé Valé. Eh oui, on l'avait annoncé sur France Info et sur Radio Cité : Valé avait réussi à reconnaître, selon des sources fiables, tous les membres présents au pique-nique. Ah, je savais qu'il y avait un privilège à être modérateur, mais j'ignorais qu'ils tenaient un listing détaillé sur chaque membre... Méfiez-vous de votre écran, nos modérateurs nous surveillent : on voit même les deux petits yeux entre les heures et les minutes de l'horloge windows (pour les lecteurs sous Macintoch, merci de lire "apple" à la place de "windows").

Alors à mon tour, je vais tenter de reconnaître tout le monde.
Cette star aux lunettes de noires à côté de moi, c'est trop facile, elle vient aussi du grand nord, c'est Marylène. Ça ne serait pas le lieu ici de raconter toutes les folies qu'elle entreprend lorsque sa ville vibre aux sons du Carnaval, ni les astuces qu'elle doit déployer pour pouvoir obtenir quelques minutes d'utilisation de son ordinateur, squatté par de belles grandes filles (enfin j'imagine qu'elles sont belles avec une maman comme ça...) (oui, on me l'a déjà dit, je sais parler aux femmes...). En tous cas, c'est elle qui a apporté le dessert le plus chocolaté et le plus beurré qu'on puisse trouver au nord de Perpignan : les "doigts de Jean Bart" !
Astucieuse la Marylène, elle savait bien qu'en nous offrant ce genre de gourmandise, on allait parler un peu de sa ville. On apprit donc ce jour-là que Jean Bart se prononçait [jan bar], et non pas [jan barteu] comme le disaient les filles du sud... et qu'accessoirement, c'était un grand corsaire qui avait sauvé un truc un jour... Depuis, chaque année, dans toute la France, mais surtout autour de Dunkerque, on chante l'hymne à Jean Bart chaque week-end de janvier à avril.

Mais, suis-je étourdi ? j'ai commencé par le dessert, ce n'est pas logique. Revenons donc à l'entrée fraîche : Aurore. Euh, je parle de ces melons... Enfin, euh, vous m'avez compris, n'allez pas lire dans mes propos quelques pensées triviales dont je n'ai même pas l'idée !
Vous avez certainement lu les aventures d'Aurore dans le métro. C'est un best-seller de l'été (les aventures de Martine, ça ne se vendait plus assez bien). J'ai d'ailleurs trouvé la réponse à une question que je ne m'étais pas posée : pourquoi Aurore avait-elle pris le métro ? Je pense pouvoir affirmer, sans hésitation, que c'est après avoir lu mes mises en garde sur les dangers du périphérique parisien qu'elle a décidé de ne pas prendre l'auto. Vous le savez maintenant, le périphérique, c'est un piège. Et encore, je ne vous ai pas parlé de la différence subtile entre "périphérique extérieur" et "périphérique intérieur". Je pensais que l'un servait à rentrer dans la ville, l'autre à en sortir... Pas du tout ! C'est juste une question de sens pour tourner. Sur le premier, on tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, sur l'autre dans le sens inverse du sens inverse, et sur les deux, on y roule à droite. Il faut donc être sacrément bien latéralisé pour maîtriser ! Ainsi, je comprends tout-à-fait qu'une pauvre fille venant d'un département comme le Gers préfère le confort du métro à la rudesse du périphérique... Elle n'aurait peut-être pas compris son sens de fonctionnement.
Ma pauvre Aurore (si tu as osé lire jusqu'ici), je plaisante bien sûr. Et j'espère bien que mon lecteur aura compris que toute ressemblance avec des personnes ou des faits ayant vraiment existé serait totalement fortuite. Ce qui m'enchante, c'est de savoir que tu as mis, comme le dit la pub, un peu de douceur dans ce monde de brutes, par le parfum suave des melons chatouillant les narines inhabituées des tubistes parisiens (le tubiste est au "tube" ce que l'automobiliste est à l'automobile). Fin de l'aparté pour Aurore (comment, des indiscrets auraient lu ces lignes ?! Certainement des curieuses, encore...).

Continuons le tour de table. Même si la table est basse...
A côté d'Aurore, je vous présente Siou. A moins que ce ne soit Aurore qui soit à côté de Siou ? Peu importe le sens pourvu qu'on ait l'ivresse (bah oui, ça donne la tête qui tourne tout ce monde en rond...). Voyons-voir, qu'y a-t-il au fond de son sac ? Ah non, j'aperçois des petites choses qui ressemblent au dessert. On va donc la garder pour plus tard, notre grande Siou.

C'est donc du côté de l'entrée non sucrée que je me tourne : Willy, en parfait modérateur, et en homme de la maison, a déjà réquisitionné Isab et IsabelleSams, et leur distribue de façon énergétique les tâches : toi, tu prends l'assiette de ce côté, toi, avec un couteau, tu tranches verticalement le cake sans abîmer les olives, moi, je pose trois tomates-cerise et je fais passer vers la gauche. Je me coyais soudain dans une émission de télé-réalité, avec des candidats apprenant à faire un beau pique-nique. Mais non, pas de caméras dans les environs, Willy assure simplement sa réputation de modérateur intransigeant. Personnellement, je n'ai eu que 2 tomates-cerise dans mon assiette, mais malgré ma grande détresse, je n'ai rien osé dire, de peur que le public n'élimine l'une des deux candidates... J'ignorais qu'il fallait s'appeler Isabelle pour participer aux émissions de télé-réalité de Willy.

Bon, me voici avec une assiette dans la main, deux fourchettes en plastique dans l'autre, tout cela a l'air délicieux ! Et comme ma maman m'a toujours dit de ne pas parler la bouche pleine, je vais me taire un peu le temps de finir mon assiette...


(à suivre)

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