| Re: besoin d'aide pour analyser une phrase [message n° 645220 est une réponse au message n° 643705] |
mer. 02 février 2011 07:54   |
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 bubulle | |
| messages : 144
Inscrit(e) : mars 2010
Situation géographique : Ain
Métier : CM1/CM2 | |
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Alors, j'ai demandé à une amie qui enseigne les lettres modernes en université sur ce sujet : je suis bonne pour un verre d'advil et d'aspirine pour les 2 mois à venir : ça fait peur : je vous livre ici son explication et ma promesse de ne JAMAIS proposer ce type de phrase (plutôt me scier les bras avec une brosse à ongle) ! bonne lecture !
Voici la réponse
Ben non, c'est pas une question d'être mauvais ! Il y a bien un problème, d'une part avec cette classe fourre-tout des compléments circonstanciels, et d'autre part avec ce type d'expression.
En deux mots :
C'est très simple : les deux sont possibles (ccl ou ccm).
C'est aussi plus compliqué : la fonction de complément circonstancielle peut être discutable ici (ou au moins discutée).
Démonstration :
Il faut partir de la nature de l'expression pour réfléchir à sa fonction.
"haut" est un adjectif en emploi adverbial (c'est comme "manger gras"), lui-même modalisé par l'adverbe "très".
Il forme donc avec "très" un groupe adverbial, qui de se fait peut être considéré comme complément circonstanciel.
Sémantiquement : cc de lieu ou de manière, les deux interprétations sont possibles, puisque l'expression évoque à la fois le lieu (suggéré : haut dans le ciel) et la manière.
Toutefois, une approche moins grammaticale et plus linguistique permet de s'interroger sur le fait qu'une analyse en terme de fonction soit pleinement pertinente :
— Il s'agit là d'une forme de construction : Verbe + adjectif en emploi adverbial. Cf. manger (très) gras, boire froid, sentir bon.
Pour les verbes transitifs qui ont d'abord fait l'objet de ce type de construction, l'adjectif caractérise un objet non exprimé (manger de la nourriture grasse = manger gras) et devient adverbe (il est invariable dans l'expression).
Cette construction s'est étendue aux verbes intransitifs et impersonnels (Paul sent bon, L'oiseau vole haut, il pleut dru).
— Elle est ainsi proche d'une construction lexicalisée (figée) sans l'être pleinement puisque "haut" peut être complété d'un adverbe ("très haut").
Nota : Les expressions pleinement lexicalisées (ou figées) ne permettent pas l'insertion : par exemple, dans "une carte grise" on ne peut pas insérer "très" avant l'adjectif, sauf si on parle d'autre chose. Et dans "carte grise", "grise" n'est pas épithète de "carte" puisqu'il s'agit d'une expression ("grise" n'a pas de fonction propre).
On peut donc aussi considérer que par cette semi-lexicalisation de "voler haut", "très haut" perd ses propriétés syntaxiques (cela veut dire qu'elle perd ses fonctions, n'étant dans ce cas plus considérée comme pleinement autonome).
Bon, c'est peut-être un peu long, toute cette explication ?
Gros bisous à tous...
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