Rythmes scolaires. La ville retoque les Tap
17 mai 2014 / Sophie Prévost / 1
Avec des journées d'école plus courtes, « l'esprit de la loi et le rythme de l'enfant sont tout à fait respectés », assure la municipalité..
C'est officiel depuis hier soir : les six écoles publiques de Morlaix feront leur rentrée de septembre avec des journées plus courtes et sans les Temps d'activités périscolaires (Tap), initialement recommandés. En contrepartie, la Ville s'engage à augmenter le taux d'encadrement en garderie.
Huit jours après la publication du nouveau décret Hamon sur l'aménagement des rythmes scolaires pour la rentrée 2014, la municipalité morlaisienne a décidé qu'il était temps de rendre sa copie. Une copie présentée officiellement aux six directeurs et directrices des écoles publiques concernées (lire ci-dessous), à la mairie, hier. Et qui fait de l'assouplissement permis par le nouveau ministre de l'Éducation sa ligne directrice.
Les Tap à la trappe
Fini, le projet d'aménagement « coûteux et fastidieux » de Temps d'activités périscolaires. L'organisation de ces Tap avait pourtant monopolisé une bonne partie des réunions des comités de pilotage, mis en place à Morlaix dès l'automne dernier. « Ils ne répondaient pas, pour nous, aux critères d'équité, de gratuité et de qualité. Nous avons posé de nouveaux principes, pour avancer et sortir du cafouillis législatif », note le maire, Agnès Le Brun. L'adjoint aux affaires scolaires, Georges Aurégan, enfonce le clou et se réfère aux retours « pas toujours convaincants » des communes déjà engagées dans le dispositif depuis septembre. À l'image de Saint-Martin-des-Champs, « montrée en exemple au rectorat à la rentrée dernière, et qui va, néanmoins, déjà devoir alléger son organisation », pointe l'élu morlaisien.
Journées moins longues
En guise de proposition, « toujours dans l'esprit de la loi », insistent les intéressés, l'équipe municipale a présenté, hier, aux directeurs une semaine de quatre jours et demi, dont les journées pleines (lundi, mardi, jeudi et vendredi) seront allégées de trois quarts d'heure chacune. Il s'agira, pour les enfants des écoles Jean-Piaget, Corentin-Caër, Gambetta, Poan-Ben, Jean-Jaurès et Émile-Cloarec, de terminer la classe trente minutes plus tôt (15 h 45 ou 16 h), avec une pause du midi rallongée d'un quart d'heure et agrémentée d'ateliers pour les plus grands. Ceux-ci seront animés avec « les ressources humaines déjà disponibles dans le cadre du Plan éducatif local et renforcé en conséquence, y compris sur le temps de garderie ». Les trois heures de garderie hebdomadaires, rajoutées par cet aménagement, seront gratuites pour les familles, indique encore la ville.
Avis partagés
Dans l'équipe enseignante, les réactions étaient plutôt positives, à l'issue de la réunion. À Corentin-Caër comme à Jean-Piaget, on ne cache pas ne jamais s'être arc-boutés sur des Tap « qui matraquent les enfants d'activités sans leur laisser le temps de souffler ». Au Poan-Ben, en centre-ville, ou à Émile-Cloarec, à Ploujean, les deux directrices partaient moins convaincues. Surtout après avoir mobilisé les conseils d'école et commencé à réfléchir sur un dispositif commun. « Les ateliers quotidiens du midi correspondent néanmoins à ce que nous souhaitions, en termes de régularité », précisait Christine Thiele, directrice de l'école du Poan-Ben, à la sortie de la réunion. « Ils vont même nous aider à régler des problématiques d'encadrement qui se posent à cette heure de la journée », positive Henri Gourmelen, directeur de l'école Jean-Jaurès. Reste à voir ce que les parents penseront du choix morlaisien. Pour Florence Idali, maman de deux enfants scolarisés à Ploujean et membre du collectif créé autour de la réforme des rythmes scolaires, il s'agit clairement d'une organisation « a minima ». « Ce qu'on voulait, nous, c'était des Tap de qualité. Mais on n'avait jamais imaginé qu'il n'y aurait plus de Tap du tout ».
Sar@h,
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