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| heures supp et accompagnement éducatif [message n° 323133] |
ven. 15 février 2008 09:12  |
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 dedelorca | |
| messages : 51
Inscrit(e) : avril 2005
Situation géographique : 59
Métier : PE par désintégration | |
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voici ce que j'ai reçu sur ma boîte email (c'est moi qui ai enlevé tous les noms propres)..
Bonsoir,
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> Vous savez tous que j'occupe depuis cette rentrée la fonction de Principal d'un Collège dit "difficile", classé "Ambition Réussite". 82% des élèves sont issus de catégories socio-professionnelles très défavorisées. Un Collège ghetto, avec ses problèmes quotidiens, et les problèmes de violence dans le quartier.
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> Je suis très fier d'avoir travaillé pendant plusieurs années à M..., puis dans la banlieue de L... pendant 4 ans, et aujourd'hui ailleurs dans le R... . Fier d'être fonctionnaire de la République, d'assumer cette mission de service public tant décriée.
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> Ce soir, ma fierté m'a abandonné. J'ai honte. J'ai surtout honte de devoir affronter le regard des professeurs, des surveillants, des partenaires extérieurs, des parents d'élèves et des élèves.
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> Vous vous souvenez tous de la promesse de notre président de la République pour ne pas laisser les "orphelins de 16 heures" à la rue ?
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> Vous vous souvenez des annonces de M. Darcos, Ministre de l'Education nationale, à propos de la mise en place de l'accompagnement éducatif, ce dispositif devant accueillir tous les collègiens de 16 heures à 18 heures ?
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> La circulaire a paru au journal officiel le 13 juillet 2007. Je l'ai découverte en détails au moment même où je prenais mes fonctions au Collège X... fin août, comme tous mes autres collègues Principaux de Collèges en Education prioritaire (près de 1500 Collèges dans toute la France).
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> Je me suis mis en quatre pour mettre en place ce dispositif, car je suis un fonctionnaire responsable. J'ai mis mes opinions de citoyen dans ma poche, et j'ai tout fait pour que ce dispositif soit un succès.
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> Je rappelle à tous que cet accompagnement éducatif devait concerner les élèves volontaires, encadrés par des enseignants volontaires.
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> Sur 365 élèves, j'ai réussi à en convaincre 225: 61,5 % de l'effectif total. La moyenne dans le R... tourne autour de 28 %.
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> Sur 47 enseignants, j'en ai convaincu 29. Je suis allé solliciter la MJC du quartier pour mettre en place un atelier de danse urbaine. J'ai sollicité le Centre social pour mettre conjointement en place l'aide aux devoirs, 3 fois par semaine. 100 % des élèves de 6ème étaient inscrits à cette dernière action. J'ai sollicité une compagnie artistique pour mettre en place un atelier d'écriture. Les professeurs ont ensuite proposé un atelier de sciences physiques, un club journal des collégiens, une activité escalade, trois groupes de soutien en mathématiques, deux groupes de soutien en français. J'étais en pourparlers avec un club d'échecs et un autre de rugby pour enrichir l'offre.
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> J'ai même réussi à débaucher un danseur de la maison de la danse, qui vient de partir pour le cirque du soleil à Las Vegas....
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> Tout cela a bien sûr un coût. Vous vous en doutez.
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> L'Inspection académique et le Rectorat nous ont transmis courant octobre 2007 une enveloppe d'heures pour les professeurs et les intervenants extérieurs (pour ces derniers, ces heures devaient être transformées en vacations, payées 15 ¤ de l'heure).
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> Je disposais de 1476 heures. C'est à partir de cette enveloppe que je n'avais pas demandé que j'ai construit mon offre. J'ai informé les parents d'élèves, et le 12 novembre, les actions se sont mises en place. L'aide aux devoirs avait commencé dès le 20 septembre. Les élèves étaient pour la plus part d'entre eux très heureux.
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> Début décembre, j'ai mis en paiement auprès du Rectorat les heures effectuées en septembre, octobre et novembre: 398 heures.
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> Cet après-midi, mardi 29 janvier 2008, réunion officielle à l'Inspection académique. L'inspecteur d'Académie préside la réunion, flanqué de ses deux adjoints et de deux chefs de service. Configuration inhabituelle.. Curiosité puis inquiétude.
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> L'Inspecteur d'Académie ne le dit pas explicitement, car nous sommes tous soumis au même devoir de réserve. "Le dispositif n'est pas supprimé, mais on a réduit la voilure". On a seulement supprimé les heures pour le faire fonctionner. Au lieu des 1476 heures, je n'en ai plus que 397 pour terminer l'année scolaire. Cela vient directement du Ministère. C'est identique dans toutes les Académies, l'Inspecteur d'Académie nous l'a confirmé, comme s'il voulait nous consoler. Tous mes collègues sont dans la même stupeur (40 Principaux de Collège abasourdis).
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> J'ai dépensé 1 heure de plus que ce à quoi j'ai droit. Et les heures effectuées en décembre et en janvier ne sont pour l'instant pas honorées (j'ai compté 221 heures pour ces 2 mois). Je n'en ai plus les moyens. C'est noble le bénévolat, mais, là, on atteint des limites...
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> Concrètement, dès lundi prochain, 4 février 2008, toutes les actions décrites ci-dessus s'arrêteront, faute de moyens. Je ne vous fais pas de dessin.
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> Oui, j'ai honte ce soir. Honte pour les élèves. Honte pour les parents d'élèves. Honte pour les profs. Honte pour les partenaires exterieurs. Je ne sais toujours pas comment je vais leur annoncer la chose.
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> Merci M. Sarkozy pour vos promesses péremptoires. Merci M. Darcos pour avoir démontré la crédibilité du système éducatif français.
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> Bonsoir les amis, vive la République..
> Bernard É....
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| Re: heures supp et accompagnement éducatif [message n° 323143 est une réponse au message n° 323133] |
ven. 15 février 2008 10:40  |
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| stuart | |
| messages : 9
Inscrit(e) : septembre 2007
Situation géographique : vaucluse avignon
Métier : directrice CE2/CM1 | |
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Que dire , quelle misère !
Moi aussi j'ai honte quand je suis confrontée en tant que directrice à cette gestion comptable des enfants ! dans une école ZUS (juste ça craint bien quartier sensible mais pas ZEP)
Nous à l'école c'est le PRE qui nous fait monter la moutarde au nez !
je me rappelle une certaine année (il y a au moins 2 ans) juste avant les vacances de Noël, disons le vendredi soir on m'appelle de l'Inspection pour me demander de choisir 10 élèves du uniquement en CP et CM2 pour bénéficier du PRE appelé à l'époque plan Borloo.
Et vas-y qu'on se décarcasse en 2 temps 3 mouvements (avec toutes les questions que ça soulève : qui somme nous pour décider qui est "trop pauvre" en gros !!!
enfin on rend la liste et .................au jour d'aujourd'hui, on en est presque au point mort, tout juste si on sait qui en bénéficie malgré un nombre incalculable de réunions du pur style qui sert à rien !
avec le sentiment de travailler dans le vide et de passer pour des pignoufs aux yeux des parents auxquels on avait promis qu'on allait les aider
A l'heure actuelle, c'est sûr il y a de quoi se mettre sacrément en colère !
Nous à l'école , on a une formule : "allez, comme dab on va faire du quelque chose avec rien"
la dernière en date : des ateliers de lecture cycle 2 : 4 classes , on nous avait promis un ITR, mais comme soeur Anne nous ne vîmes rien venir !!!!!!!!!!!
et je pourrais en raconter encore et encore !!!!!!!!!!
patriciaRapporter un message au modérateur
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