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Re : Les p'tits (ou gros, hein) trucs pénibles du boulot d'instit [message n° 1281332 est une réponse au message n° 1281329] |
sam. 07 juin 2025 14:31   |
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encrebleue |  | | messages : 2825
Inscrit(e) : mars 2011 Métier : PE multifonctions | |
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J'ai une classe horrible qui m'a valu un arrêt pour surmenage en octobre. (Pas considéré comme"burn out" car je suis revenue au boulot. "C'est donc que ça ne va pas si mal si je suis revenue" à ce qu'on m'a dit...).
Ma collègue subit (le mot est faible) les multiples crises quotidiennes d'une minette qui fait ce qu'elle veut quand elle veut dans l'école (elle décide dans quelle classe elle va et quand sinon elle fait une crise innommable). On a dû établir un protocole pour gérer ses crises. Ma collègue ne voulant pas accepter certaines choses, que je ne peux pas dévoiler ici, a été mise en congé d'office et convoquée en haut lieu pour se faire sévèrement remonter les bretelles. Elle est broyée psychologiquement d'une part par la situation qu'elle subit dans sa classe et d'autre part par l'institution qui lui a encore plus enfoncé la tête sous l'eau.
Lors d'une crise la minette s'est sauvée (une énième fois) de la classe. Ma collègue la suit laissant ses élèves. Dehors; la minette était sur le point de la taper avec une branche de plus d'un mètre de long. Je suis allée au secours de ma collègue (laissant moi aussi mes élèves), suivie par d'autres collègues qui ont elles aussi laissé leurs élèves. Bref, on arrive (à 4 ou 5) à venir à bout de la minette. Mon AESH se propose de se poster quelques minutes près de la porte de ma collègue pour s'assurer que tout va bien dans la classe. Tout ce que l'IEN a trouvé à me dire c'est que je suis en faute professionnelle car l'AESH doit être dans MA classe, pas ailleurs.
Je vous ai fait court mais des crises comme ça il y en a tous les jours.
La minette, c'est pour moi l'an prochain.
On est toutes épuisées (car dans les autres classes, c'est pas tellement mieux...)
Aucun soutien de "là-haut".
J'ai une gamine qui a passé l'année à me pousser à bout au quotidien (et elle n'a pas fini d'ailleurs). J'essaie de la remettre à sa place à longueur de journée. C'est une menteuse et une voleuse. La semaine dernière j'ai eu droit à un courrier de 2 pages de la maman dans lequel je m'en prends plein la tête. J'ai répondu au courrier mais je suis fatiguée. J'ai passé le tiers de mon année à rédiger des compte-rendus: pour les fiches RSST, pour le syndicat, pour les IP, pour les remontées incidents, pour l'autonome, ...
Jusqu'à cette année, quand on me demandait si j'envisageais de quitter mon métier, sur une échelle de 1 à 10 j'étais à 0, aujourd'hui j'ai commencé à monter sur l'échelle...
J'ai pris RDV avec la RH pour discuter reconversion. Je n'irai peut-être pas au bout mais j'ai enclenché le processus.
Ça me rend triste...
Ça ira mieux demain. Si ça te semble loin, pourquoi ne pas prendre un bon jour d'avance?Rapporter un message au modérateur
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Re : Les p'tits (ou gros, hein) trucs pénibles du boulot d'instit [message n° 1281336 est une réponse au message n° 1281334] |
sam. 07 juin 2025 15:22   |
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encrebleue |  | | messages : 2825
Inscrit(e) : mars 2011 Métier : PE multifonctions | |
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Le protocole on l'a fait (j'en parle dans mon message précédent). Les appels, on a fait plusieurs fois (nous on est allé jusqu'à la police, le samu et les pompiers, plusieurs fois aussi).
Mais ce n'est pas une vie et ce n'est pas si simple.
Quand elle est en crise, le monde s'arrête, on ne peut pas travailler.
Quand c'est ponctuel, on peut gérer, mais quand c'est tous les jours et que dans nos classes il y a des cas aussi, c'est usant...
J'ai gardé TOUS les courriers (pas que celui-là). J'ai les parents sur le dos depuis le 3 septembre...
Ça ira mieux demain. Si ça te semble loin, pourquoi ne pas prendre un bon jour d'avance?Rapporter un message au modérateur
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Re : Les p'tits (ou gros, hein) trucs pénibles du boulot d'instit [message n° 1281371 est une réponse au message n° 1281332] |
dim. 08 juin 2025 16:52   |
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licoupeille54 |  | | messages : 3021
Inscrit(e) : juin 2006 Situation géographique : nord-est Métier : CM2 | |
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encrebleue a écrit le sam. 07 juin 2025 14:31J'ai une classe horrible qui m'a valu un arrêt pour surmenage en octobre. (Pas considéré comme"burn out" car je suis revenue au boulot. "C'est donc que ça ne va pas si mal si je suis revenue" à ce qu'on m'a dit...).
Ma collègue subit (le mot est faible) les multiples crises quotidiennes d'une minette qui fait ce qu'elle veut quand elle veut dans l'école (elle décide dans quelle classe elle va et quand sinon elle fait une crise innommable). On a dû établir un protocole pour gérer ses crises. Ma collègue ne voulant pas accepter certaines choses, que je ne peux pas dévoiler ici, a été mise en congé d'office et convoquée en haut lieu pour se faire sévèrement remonter les bretelles. Elle est broyée psychologiquement d'une part par la situation qu'elle subit dans sa classe et d'autre part par l'institution qui lui a encore plus enfoncé la tête sous l'eau.
Lors d'une crise la minette s'est sauvée (une énième fois) de la classe. Ma collègue la suit laissant ses élèves. Dehors; la minette était sur le point de la taper avec une branche de plus d'un mètre de long. Je suis allée au secours de ma collègue (laissant moi aussi mes élèves), suivie par d'autres collègues qui ont elles aussi laissé leurs élèves. Bref, on arrive (à 4 ou 5) à venir à bout de la minette. Mon AESH se propose de se poster quelques minutes près de la porte de ma collègue pour s'assurer que tout va bien dans la classe. Tout ce que l'IEN a trouvé à me dire c'est que je suis en faute professionnelle car l'AESH doit être dans MA classe, pas ailleurs.
Je vous ai fait court mais des crises comme ça il y en a tous les jours.
La minette, c'est pour moi l'an prochain.
On est toutes épuisées (car dans les autres classes, c'est pas tellement mieux...)
Aucun soutien de "là-haut".
J'ai une gamine qui a passé l'année à me pousser à bout au quotidien (et elle n'a pas fini d'ailleurs). J'essaie de la remettre à sa place à longueur de journée. C'est une menteuse et une voleuse. La semaine dernière j'ai eu droit à un courrier de 2 pages de la maman dans lequel je m'en prends plein la tête. J'ai répondu au courrier mais je suis fatiguée. J'ai passé le tiers de mon année à rédiger des compte-rendus: pour les fiches RSST, pour le syndicat, pour les IP, pour les remontées incidents, pour l'autonome, ...
Jusqu'à cette année, quand on me demandait si j'envisageais de quitter mon métier, sur une échelle de 1 à 10 j'étais à 0, aujourd'hui j'ai commencé à monter sur l'échelle...
J'ai pris RDV avec la RH pour discuter reconversion. Je n'irai peut-être pas au bout mais j'ai enclenché le processus.
Ça me rend triste...
Je ne peux que t'apporter tout mon soutien et te dire de te préserver. N'y laisse pas ta peau !
auteur en quête du Goncourt jeunesse
https://chezjulienartigue.wixsite.com/monsiteRapporter un message au modérateur
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Re : Les p'tits (ou gros, hein) trucs pénibles du boulot d'instit [message n° 1281379 est une réponse au message n° 1281377] |
dim. 08 juin 2025 18:29   |
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sar@h |  | | messages : 6383
Inscrit(e) : septembre 2004 Situation géographique : 29 N Métier : RIEN | |
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encrebleue a écrit le dim. 08 juin 2025 17:40valy a écrit le dim. 08 juin 2025 17:30C'est à peu de choses la même ici et ras le bol
Je n'entends que des histoires hallucinantes dans les écoles, d'un côté on se sent moins seul d'un autre où va-t-on?
Je me pose la même question ... Quand vont-ils réagir "là-haut"??
Je n'ose même pas imaginer ce que vont vivre les collègues au collège... Ils y passent moins de temps que Toi, et ne les ont pas en journées entières. Si personne n'y arrive, ils ne se remettent pas en question. L'Instit lui porte tout sur les épaules. J'ai vu la différence quand j'étais PDMQDC, d'abord j'avais souvent les groupes en 1/2 classe (voire 1/3) quand un groupe était pénible je savais que ça ne durerait que 45 minutes. Même si c'est fatiguant, tu sais que ça s'arrête ... et je n'avais plus le risque de la décharge d'adrénaline d'un parent en fin de journée ou la bafouille dans le cahier pour commencer une journée !
Et avec les collègues, quand le midi, je leur disais "C'était rock and roll ce matin avec ton groupe." Ils ne se remettaient pas en cause, car ne pensaient pas que c'était de "leur faute". Sans compter que pour certains, quand les collègues sentaient que ça montait, ils/elles m'en amenaient un pour qu'il fasse son travail (la règle, c'était : pas 2 cas en même temps, mais dans ce cas, soit je le prenais après la récréation, soit ils allaient en TPS !)
L'année que j'ai passé à l'IME, on avait presque toujours un éducateur disponible dans une salle pour nous décharger en cas de crise. Ça permettait d'avoir un autre regard ... Mais tout ça, c'est du personnel, donc des sous !
Comme Vivonne, j'apprécie de ne plus vivre cela ! Bon courage.
Sar@h,
RIEN : Retraitée Ingénue de l'Éducation Nationale
La vie est une farceuse …
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Re : Les p'tits (ou gros, hein) trucs pénibles du boulot d'instit [message n° 1281381 est une réponse au message n° 1281379] |
dim. 08 juin 2025 19:07   |
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cartej | |
| messages : 942
Inscrit(e) : août 2004 Situation géographique : bourgogne Métier : professeur des ecoles | |
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Encrebleue, nous avons vécu des situations comme la tienne mais la grande différence c'est que l'inspection n'était pas contre nous... Nous devions ceinturer un enfant à 2 (enfant en foyer qui devait être en itep mais pas de place), pareil pour un autre dont le père était en prison et était très violent, il y a deux ans un petit de maternelle qui hurlait, s'enfuyait de la salle , il fallait lui courir après et tentait de partir de l'école, frappait, ... L'inspecteur a fini par mettre un remplaçant que pour lui mais le remplaçant n'en pouvait plus. Cette année le choix a été fait en novembre de le mettre dans une autre classe chaque après-midi pour que le collègue puisse travailler une demi-journée. En janvier il a pu reprendre une scolarité à peu près normale même si c'est fragile. Cette année, mon autre élève a été scolarisé à mi-temps tellement la violence était présente.
Tout ça pour te dire que l'inspecteur puis l'inspectrice ont autorisé cela ce qui nous a aidés même si ce n'est pas non plus l'idéal.
Dans votre cas, je ne vois qu'une seule solution si personne n'écoute... Il a fallu que les remplaçants constatent l'enfer que nous vivions et refusent d'y aller. C'est à partir de ce moment-là que les choses ont commencé à bouger. Il faudrait presque que tout le groupe scolaire se mette en arrêt pour que les parents et l'administration comprennent votre souffrance...
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Re : Les p'tits (ou gros, hein) trucs pénibles du boulot d'instit [message n° 1281391 est une réponse au message n° 1281381] |
dim. 08 juin 2025 23:47   |
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encrebleue |  | | messages : 2825
Inscrit(e) : mars 2011 Métier : PE multifonctions | |
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cartej a écrit le dim. 08 juin 2025 19:07Encrebleue, nous avons vécu des situations comme la tienne mais la grande différence c'est que l'inspection n'était pas contre nous... Nous devions ceinturer un enfant à 2 (enfant en foyer qui devait être en itep mais pas de place), pareil pour un autre dont le père était en prison et était très violent, il y a deux ans un petit de maternelle qui hurlait, s'enfuyait de la salle , il fallait lui courir après et tentait de partir de l'école, frappait, ... L'inspecteur a fini par mettre un remplaçant que pour lui mais le remplaçant n'en pouvait plus. Cette année le choix a été fait en novembre de le mettre dans une autre classe chaque après-midi pour que le collègue puisse travailler une demi-journée. En janvier il a pu reprendre une scolarité à peu près normale même si c'est fragile. Cette année, mon autre élève a été scolarisé à mi-temps tellement la violence était présente.
Tout ça pour te dire que l'inspecteur puis l'inspectrice ont autorisé cela ce qui nous a aidés même si ce n'est pas non plus l'idéal.
Dans votre cas, je ne vois qu'une seule solution si personne n'écoute... Il a fallu que les remplaçants constatent l'enfer que nous vivions et refusent d'y aller. C'est à partir de ce moment-là que les choses ont commencé à bouger. Il faudrait presque que tout le groupe scolaire se mette en arrêt pour que les parents et l'administration comprennent votre souffrance...
Les remplaçants ont constaté! Nous sommes en constellation cette année et un jour où nous étions toutes remplacées car journée de formation, la remplaçante de ma collègue a dérouillé. Elle a fait une fiche RSST, mais comme elle n'était pas rattachée à notre circo, notre IEN n'en a officiellement pas eu connaissance car il n'y a pas de lien entre les circo manifestement...
Ça ira mieux demain. Si ça te semble loin, pourquoi ne pas prendre un bon jour d'avance?Rapporter un message au modérateur
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