Institutrice à la retraite, Catherine vit depuis trois mois sous sa tente
Alors que l'Observatoire des inégalités vient de dévoiler, ce mardi 6 décembre 2022, ses données sur la pauvreté en France et dans les départements, Catherine, elle, dévoile son quotidien. Cette ancienne institutrice surendettée a été expulsée de son logement à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen (Calvados). Elle se retrouve à la rue et dort sous une tente depuis près de trois mois.

La pluie fait tanguer les deux tentes bleues plantées devant l'hôtel Ibis Budget, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados). C'est ici que vivent Catherine et son chien Orius. La première tente n'était plus étanche, un salarié de l'hôtel lui en a acheté une autre. L'architecte d'à côté apporte des couvertures, l'hôtel lui sert un petit-déjeuner, permet l'accès aux sanitaires et au micro-ondes, recharge son téléphone et sa bouillotte électrique.

Un commercial, client régulier, glisse discrètement une enveloppe. « C'est une lettre d'amour ? » sourit Catherine. À l'intérieur, un billet. Ces petits gestes de solidarité font tenir la sexagénaire, qui répète, comme un mantra, que « la vie est une aventure, même si elle n'est pas toujours rose ».
Des problèmes en cascade

Catherine a un aspect impeccable, malgré les chaussettes en laine, l'anorak et même si, « le coiffeur, c'est pour le mois prochain ». Elle ressemble à toutes les grands-mères, d'ailleurs elle en est une. Mais une grand-mère sans domicile fixe.

Catherine a étudié l'histoire de l'art à l'université de Caen, s'est occupée de ses enfants, dont une fille handicapée, avant de travailler comme formatrice pour adultes puis institutrice pendant vingt et un ans près de Lisieux. Des années heureuses, où elle enseigne l'art à ses élèves, jusqu'au jour où elle a senti comme une « cabale » contre elle et a perdu la confiance de sa direction. Elle quitte son mari, plonge dans une grave dépression et finit par claquer la porte de l'Éducation nationale.

C'était en 2017. Elle pensait rebondir. « À 55 ans, je n'ai jamais retrouvé de travail. » Avec le Covid, tout s'est refermé et Catherine a dû traiter un cancer du sein. La commune, qui était son bailleur, lui a demandé de quitter son logement. Elle avait près de 20 000 € d'impayés. La commission de surendettement lui a laissé un sursis. En juin dernier, l'huissier est venu avec un serrurier : « Faites un sac, prenez le nécessaire. » Elle n'a presque rien pris, sauf son chien, un braque allemand, qu'elle a dû déposer dans un refuge.

« On m'a dit que mon chien était trop gros »

À Caen, elle trouve une place au foyer d'urgence de nuit du Cap Horn. Elle n'a pas l'âge de la retraite mais peut toucher l'Allocation de solidarité spécifique (ASS). Catherine découvre les distributions alimentaires, le monde de la rue, s'improvise prof de français auprès d'un jeune migrant et se met en tête de ranger la bibliothèque du Cap Horn. À la fin de l'été, elle est ravie de retrouver Orius, son chien et dernier compagnon.

Mais c'est aussi le début des ennuis. Elle se fracture la clavicule le 3 septembre. À la sortie de l'hôpital, immobilisée d'un bras, elle a perdu sa place au Cap Horn. Le service social du 115 lui trouve une chambre à l'hôtel Ibis Budget d'Hérouville-Saint-Clair qui accepte les chiens et loge déjà une dizaine de sans-abri. Elle y dort une semaine. « Mon chien a gratté la peinture, on m'a dit qu'il était trop gros. Pourtant, je payais un supplément pour lui. » Elle passe trois nuits à la belle étoile devant l'hôtel, avant de planter sa tente.

Le jour, Catherine va s'acheter un panini au centre commercial et attend que son dossier social avance. Avec un chien, c'est plus compliqué, lui dit-on. Mais la nuit, sans Orius, elle aurait froid et peur.

https://www.youtube.com/watch?v=9X0P4wOiddY

https://www.ouest-france.fr/education/l-education-nationale-envisage-d e-verser-une-prime-aux-enseignants-qui-innovent-03c29d54-756b-11ed-ac1 8-73d5751915d8?fbclid=IwAR1_bLvjtXWotmrwLnulVPzJ7fyCa5Ym8fFwALlKnrdO3o Gqo5QyHp4sR4A
ah ha !

https://www.ouest-france.fr/education/l-education-nationale-envisage-d e-verser-une-prime-aux-enseignants-qui-innovent-03c29d54-756b-11ed-ac1 8-73d5751915d8?fbclid=IwAR1_bLvjtXWotmrwLnulVPzJ7fyCa5Ym8fFwALlKnrdO3o Gqo5QyHp4sR4A

ah ha !

Et puis parfois/souvent, j'ai eu l'impression que l'IEN ou le CPC avait sa cour ...

(...) Mais aujourd'hui il y a un côté savoir se vendre.(...)

Ce qui me gêne, c'est le côté "Innover pour innover"

Mais aujourd'hui il y a un côté savoir se vendre.

sarah a écrit le mer. 07 décembre 2022 13:37

(...) Mais aujourd'hui il y a un côté savoir se vendre.(...)

Tu crois vraiment que c'est nouveau ? certes cela s'institutionnalise de plus en plus, mais c'était déjà le cas avec les projets d'aménagement du temps de l'enfant, et même les projets d'école... certains savaient se vendre pour avoir le plus de subventions possibles, d'autres pas... moi je n'ai jamais eu la fibre commerciale
Idem lors des inspections pour changer d'échelon au plus vite.
Instit, mais pas épicier

Moustache a écrit le mer. 07 décembre 2022 14:54

sarah a écrit le mer. 07 décembre 2022 13:37

(...) Mais aujourd'hui il y a un côté savoir se vendre.(...)

Tu crois vraiment que c'est nouveau ? certes cela s'institutionnalise de plus en plus, mais c'était déjà le cas avec les projets d'aménagement du temps de l'enfant, et même les projets d'école... certains savaient se vendre pour avoir le plus de subventions possibles, d'autres pas... moi je n'ai jamais eu la fibre commerciale
Idem lors des inspections pour changer d'échelon au plus vite.
Instit, mais pas épicier

Ce qui me semble nouveau, c'est que l'on t'incite à être ça ! Avant certains l'étaient mais là, c'est une directive nationale. Ce n'est plus lié à l'attitude, la personnalité du « subordonné » mais on te demande de rentrer dans ce jeu, ça devient la règle.

Certains IEN, même quand tu critiquais, reconnaissaient ton travail, ton implication et en tenaient compte.

(...) Et le fait aussi que cet argent est destiné à une personne, pas à un projet...

nymeria a écrit le mer. 07 décembre 2022 19:42

(...) Et le fait aussi que cet argent est destiné à une personne, pas à un projet...

Absolument, je parlais du principe, comme déjà écrit, on s'oriente vers le salaire au mérite...
Manière aussi de diviser pour mieux régner.

Le salaire au mérite est une part du salaire attribuée en fonction de la réalisation d'objectifs assignés par le patron. Ils peuvent être de trois types différents :
• un chiffre d'affaire personnel, d'unité technique ou global,
• un bénéfice réalisé,
• un (ou des) objectif(s) personnalisé(s) plus ou moins
quantifiable(s

Def : Introduire du neuf dans quelque chose qui a un caractère bien établi.

Les professeurs qui participeront aux projets financés par le fonds d'innovation pédagogique [en seraient les bénéficiaires.]

Pap Ndiaye donne des précisions sur la prime pour les enseignants à la rentrée 2022-2023
Cette prime sera accordée aux enseignants qui accepteront les nouvelles « missions » répondant à « des besoins pédagogiques bien identifiés », selon le ministre.

Quand à la proposition de Pap, je vais peut-être lui proposer de me payer rétroactivement mais je sens que je vais me faire emPAPaouter (ceux qui connaissent Gotainer savent...)

Pour la petite histoire, j'ai créé mon premier site en 1998, c'était celui de l'école de l'époque, un site essentiellement "institutionnel" avec infos pratiques.
j'en avais informé mon IEN, cela me paraissait normal, sans aucun retour, quelques temps plus tard (voire années), j'ai vu qu'il était cité, avec une autre école du département, dans le plan triennal sur les nouvelles technologies mis en place par l'académie... quelle hypocrisie !
Et honnêtement, je l'avais créé surtout pour me faire la main avec la création et la gestion d'un site.

En ce qui concerne Twitter, perso, j'ai mis le compte de Moustache en veille, pas envie de cautionner, de quelque manière que ce soit, Elon Musk !

Pour info, et pour ceux qui voudraient "innover" avec twitter...
Ce truc à 11 ans (à l'époque on devait être une dizaine d'enseignants à utiliser l'oiseau bleu en classe)
https://dirreve.wordpress.com/2011/06/22/rencontre-avec-peupleloup/
On avait monté un truc de ouf avec l'enseignante !!!

C'était bien avant que les chefs (et certains PE aussi il faut le dire) se rendent compte qu'ils pouvaient se faire mousser avec ce truc...
Moi mon IEN n'avait même pas été au courant et avait découvert le projet avec l'article de journal.
A sa question de savoir pourquoi je ne l'avais pas mise au courant, j'avais répondu "J'ai fait ça pour les gosses, pas pour les chefs"

Quand à la proposition de Pap, je vais peut-être lui proposer de me payer rétroactivement mais je sens que je vais me faire emPAPaouter (ceux qui connaissent Gotainer savent...)

Allez bon week end !!!

PS les photos de l'article sont mortes car le blog original est également out...

Tout cela n'est pas dit dans l'article (copie ci-dessous), elle a démissionné de l'EN...
Citation :

La pluie fait tanguer les deux tentes bleues plantées devant l'hôtel Ibis Budget, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados). C'est ici que vivent Catherine et son chien Orius. La première tente n'était plus étanche, un salarié de l'hôtel lui en a acheté une autre. L'architecte d'à côté apporte des couvertures, l'hôtel lui sert un petit-déjeuner, permet l'accès aux sanitaires et au micro-ondes, recharge son téléphone et sa bouillotte électrique.

Un commercial, client régulier, glisse discrètement une enveloppe. « C'est une lettre d'amour ? » sourit Catherine. À l'intérieur, un billet. Ces petits gestes de solidarité font tenir la sexagénaire, qui répète, comme un mantra, que « la vie est une aventure, même si elle n'est pas toujours rose ».
Des problèmes en cascade

Catherine a un aspect impeccable, malgré les chaussettes en laine, l'anorak et même si, « le coiffeur, c'est pour le mois prochain ». Elle ressemble à toutes les grands-mères, d'ailleurs elle en est une. Mais une grand-mère sans domicile fixe.

Catherine a étudié l'histoire de l'art à l'université de Caen, s'est occupée de ses enfants, dont une fille handicapée, avant de travailler comme formatrice pour adultes puis institutrice pendant vingt et un ans près de Lisieux. Des années heureuses, où elle enseigne l'art à ses élèves, jusqu'au jour où elle a senti comme une « cabale » contre elle et a perdu la confiance de sa direction. Elle quitte son mari, plonge dans une grave dépression et finit par claquer la porte de l'Éducation nationale.

C'était en 2017. Elle pensait rebondir. « À 55 ans, je n'ai jamais retrouvé de travail. » Avec le Covid, tout s'est refermé et Catherine a dû traiter un cancer du sein. La commune, qui était son bailleur, lui a demandé de quitter son logement. Elle avait près de 20 000 € d'impayés. La commission de surendettement lui a laissé un sursis. En juin dernier, l'huissier est venu avec un serrurier : « Faites un sac, prenez le nécessaire. » Elle n'a presque rien pris, sauf son chien, un braque allemand, qu'elle a dû déposer dans un refuge.

« On m'a dit que mon chien était trop gros »

À Caen, elle trouve une place au foyer d'urgence de nuit du Cap Horn. Elle n'a pas l'âge de la retraite mais peut toucher l'Allocation de solidarité spécifique (ASS). Catherine découvre les distributions alimentaires, le monde de la rue, s'improvise prof de français auprès d'un jeune migrant et se met en tête de ranger la bibliothèque du Cap Horn. À la fin de l'été, elle est ravie de retrouver Orius, son chien et dernier compagnon.

Mais c'est aussi le début des ennuis. Elle se fracture la clavicule le 3 septembre. À la sortie de l'hôpital, immobilisée d'un bras, elle a perdu sa place au Cap Horn. Le service social du 115 lui trouve une chambre à l'hôtel Ibis Budget d'Hérouville-Saint-Clair qui accepte les chiens et loge déjà une dizaine de sans-abri. Elle y dort une semaine. « Mon chien a gratté la peinture, on m'a dit qu'il était trop gros. Pourtant, je payais un supplément pour lui. » Elle passe trois nuits à la belle étoile devant l'hôtel, avant de planter sa tente.

Le jour, Catherine va s'acheter un panini au centre commercial et attend que son dossier social avance. Avec un chien, c'est plus compliqué, lui dit-on. Mais la nuit, sans Orius, elle aurait froid et peur.

L'institutrice à la rue secourue par son ancien élève : « Ce soir, je dors au chaud »

Même à la retraite a-t-elle contacté (ou qq'un peut-il le faire à sa place) les assistantes sociales de la DSDEN 14 pour présenter son cas aux commissions d'affaires sociales de son académie ?
Si elle encore à la MGEN effectuer la même démarche pour la commission MGEN des affaires sociales de son département...

Edit : si elle était syndiquée (ou pas d'ailleurs !) c'est aussi une piste puisque les syndicats ont des représentants dans les commissions sus-citées.

Twitter pour les twittclasses, c'est juste un media. Ce sont mes projets qui transitent par Twitter qui sont innovants, pas l'utilisation de Twitter en lui-même (c'était le cas qd les pionniers ont commencé mais ce n'est plus le cas maintenant).
L'association qui fédère ces projets est en réflexion pour une migration vers Mastodon.

airelle a écrit le ven. 09 décembre 2022 19:06

Twitter pour les twittclasses, c'est juste un media. Ce sont mes projets qui transitent par Twitter qui sont innovants, pas l'utilisation de Twitter en lui-même (c'était le cas qd les pionniers ont commencé mais ce n'est plus le cas maintenant).
L'association qui fédère ces projets est en réflexion pour une migration vers Mastodon.

Twitter pour les twitclass, je connais bien et je connais surtout Bertrand qui est à l'origine de ce projet ! J'ai été aussi la première classe à faire de la correspondance scolaire via Twitter avec Amandine son épouse. Comme tu dis maintenant c'est juste un média de relai... (réflexion perso : est-ce qu'on a besoin de relayer ? ma réponse est non )

S'orienter vers mastodon ? Pas sûr que ce soit bien rgpd ce truc là... Il y a eu il y a quelques années un projet fait par un ERUN de Dijon qui s'appelait "Baby Twit" et qui était vraiment fait pour les écoles, mais pas sûr que ça ait survécu...

philcharp a écrit le ven. 09 décembre 2022 21:29

airelle a écrit le ven. 09 décembre 2022 19:06

Twitter pour les twittclasses, c'est juste un media. Ce sont mes projets qui transitent par Twitter qui sont innovants, pas l'utilisation de Twitter en lui-même (c'était le cas qd les pionniers ont commencé mais ce n'est plus le cas maintenant).
L'association qui fédère ces projets est en réflexion pour une migration vers Mastodon.

Twitter pour les twitclass, je connais bien et je connais surtout Bertrand qui est à l'origine de ce projet ! J'ai été aussi la première classe à faire de la correspondance scolaire via Twitter avec Amandine son épouse. Comme tu dis maintenant c'est juste un média de relai... (réflexion perso : est-ce qu'on a besoin de relayer ? ma réponse est non )

S'orienter vers mastodon ? Pas sûr que ce soit bien rgpd ce truc là... Il y a eu il y a quelques années un projet fait par un ERUN de Dijon qui s'appelait "Baby Twit" et qui était vraiment fait pour les écoles, mais pas sûr que ça ait survécu...

Baby twitt existe toujours, ça s'appelle Edutwit. Mais je trouve que c'est un peu trop fermé pour les familles.

Sur Mastodon, il y a une discussion actuellement sur la possibilité de créer un serveur éducation Nationale. J'espère que ça va fonctionner.

Je ne suis pas d'accord avec toi, la dimension "échanges avec d'autres classes" est essentiel dans des projets comme Twictée ou Twoulipo.

Citation :

Pap Ndiaye donne des précisions sur la prime pour les enseignants à la rentrée 2022-2023
Cette prime sera accordée aux enseignants qui accepteront les nouvelles « missions » répondant à « des besoins pédagogiques bien identifiés », selon le ministre.

https://www.huffingtonpost.fr/life/article/pap-ndiaye-donne-des-precis ions-sur-la-prime-pour-les-enseignants-a-la-rentree-2022-2023_211323.h tml

Bon sinon , je viens de lire l'article avec l'analyse ô combien brillantissime de la nouvelle conseillère pédagogique en chef , alias Brigitte Macron. En gros, les Jésuites c'est formidable, l'apprentissage par coeur est leur secret de la réussite et que les PE utilisent encore des méthodes de lectures qui ne sont pas syllabiques alors qu'elle, elle a appris à lire à ses gosses avec Boscher. Donc en tant que prof , elle sait de quoi elle parle. Et que cerise on the cake, elle était en symbiose avec le regretté JMB. C'est grâce à elle que son mari l'a nommé. C'est dans le nouvel obs et vraiment c'est admirable de profondeur. Aucun mot de soutien sur ses anciens collègues prof que nous sommes car elle ne fait pas de po-li-ti-que.

En revanche, si vous voulez savoir si les Jésuites approuvent l'amour entre une prof et un élève mineur dans leurs établissements, vous pouvez vous brosser.

je ne parlais pas de la dernière phrase, mais de l'article...

ce que je veux dire, c'est :
"mais qui est-elle pour nous donner les leçons de pédagogie ?"

la réponse est : celle qui se tape notre président... donc, ses leçons ont quand même peu d'intérêt...