| fleurlou |  | | messages : 1273
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Le fil créé par Marco sous le titre de --- Jeu de la rencontre mystère --- ayant disparu, je recopie ici le récit de cette belle journée.
Ainsi, il trouvera tout naturellement sa place dans l'album des bons souvenirs de Cartables.
Mardi 25 avril 2006, 00h 30.
- « Ne te couche pas trop tard ce soir ! On est déjà demain et tu dois avoir le teint frais pour la rencontre. » me conseille la sage petite voix .
J’obtempère : 00 h 44 extinction des feux.
Nuit agitée. Mauvais sommeil. Zut !
8h30 réveil sans réveil. C’est calme.
Petit déjeuner . Mon moment préféré en vacances.
Petit coup d’½il à mon jardin . Les primevères , les pâquerettes, et les fleurs de pissenlits font des petites tâches de couleurs sur ma pelouse. J’aime beaucoup ce petit désordre !
Tiens, le petit couple de merles sautille déjà sur les branches du bouleau dont les feuilles d’un vert tendre commencent à s’offrir au soleil . Fripouille le chat les regarde d’un sale ½il, mais il est encore trop ensommeillé pour les pourchasser, il baille, s’étire et se rendort .
Le ciel est très bleu, je sens déjà la douceur de cette journée.
- « Allez, assez rêvé, tu dois te préparer » me gronde gentiment la petite voix .
- « L’heure tourne ! »
Je me prépare donc. Je prends soin de ne pas rester 1 heure sous la douche. Je choisis de porter le petit pull noir que ma fille aime tant et qu’elle a menacé de ranger dans son armoire si ne le mettais pas plus souvent. Un jean pour être à l’aise, noir pour aller avec le petit pull et mes petites ballerines pointure 35 pour danser sur l’asphalte parisien. Mes cheveux ? Ben, c’est pas la joie ce matin. Allez hop deux petites nattes histoire de discipliner tout ça et le tour est joué !
10h 30 départ pour la gare sous un doux soleil printanier.
10h 57 le train est annoncé avec 10 minutes de retard. 10 minutes, ce n’est rien du tout, et puis le soleil est si doux , j’adore ses caresses ...
10h 20 le train entre en gare. Les minutes SNCF ne sont pas les mêmes que les nôtres, je l’avais oublié. J’y monte, m’y installe au mieux. Le train démarre parcourt 500 mètres et s’immobilise sur la voie. Attente. Pas d’information, le train ne bouge toujours pas. L’heure tourne. J’envoie un SMS pour prévenir de ce retard. J’ai, en réponse, un OUF de soulagement car visiblement, ce matin, il n’y a pas que la SNCF qui est en retard. Je suis rassurée. Au bout de longues minutes le train démarre enfin.
- « Rien de grave ! » me souffle la petite voix.
- « Au contraire,cela t’a permis de bien démarrer la lecture du petit roman de Justine Lévy dont le format est idéal pour ton sac à main et que tu avais acheté il y a très longtemps mais que tu n’avais pas encore pris de temps de lire, car tu en as toujours un autre plus intéressant à dévorer avant. »
Je lis . Sa grand-mère vient de mourir, sa mère a un cancer, la vie s’écroule autour d’elle, elle a envie de pleurer, mais elle n’y arrive plus. Elle aimait Adrien et depuis qu’il l’a quittée son c½ur est devenu sec comme une pierre et elle ne peut plus pleurer. Elle ne peut plus aimer non plus…
Je comprends tout à coup pourquoi j’ai tant tardé à le lire …
Le train rentre en gare de Paris.
Je descends et là , je me sens fourmi au milieu des fourmis . Il y en partout qui marchent ou courent dans tous les sens. Je me concentre. J’avance à pas chassés sur le quai de la gare et soudain je l’aperçois, je reconnais immédiatement son sourire franc.
Nous nous embrassons sans réfléchir si nous devons commencer par la joue droite ou par la gauche. Elle me tend un adorable petit pot de pâquerettes roses . L’image du doux désordre de ma pelouse s’impose à moi. Je souris ravie et lui offre un petit pot avec un brin de muguet qui dissimule des chocolats, car je la sais gourmande. Elle est touchée.
Aucune gêne, aucune hésitation nous nous connaissons depuis toujours !
Nous sortons de la gare.
Le doute n’est pas permis, je suis bien à Paris. Il y a du monde partout, des voitures dans tous les sens, du bruit , ça sent mauvais, c’est moche ! Même sur les trottoirs on n’est pas en sécurité ! Heureusement que j’ai mes ballerines pointure 35 qui me permettent de sautiller et d’éviter les pare-chocs des voitures et les roues des scooters !
Je me laisse conduire par mon guide parisien jetant, par politesse, quelques coups d’½il à son plan. Je n’ai qu’une hâte : arriver au passage Brady où nous avons convenu de déjeuner.
Mon guide semble à l’aise et me parle de sa famille. Je m’accroche à ses lèvres pour ne rien manquer de son discours. Nous marchons d’un bon pas, bravant les dangers et les pièges de la ville, toujours du bruit, toujours du monde et de l’agitation .
Soudain, arrêt sur image.
Plus un bruit, plus un mouvement.
Nous ne sommes plus à Paris mais dans une ruelle de Delhi.
Une magnifique tapisserie brodée d’échoppes et des restaurants aux couleurs chaudes et brillantes de l’Inde se déroule devant nous. Une délicieuse odeur d’épices et d’encens flotte dans l’air. J’immortalise l’instant. Nous jouons les touristes et poussons la porte d’une petite boutique. Devant nos yeux émerveillés se dressent une enfilade de rayonnages où débordent graines de toutes sortes et épices aux odeurs étonnantes. Evidemment, nous craquons et nous ne ressortons pas les mains vides …
Toutes ces odeurs nous ont mis en appétit. Nous jetons notre dévolu sur un restaurant aux décors proches d’un palais des mille et une nuits .
Enfin, la vraie rencontre peut avoir lieu. Nous discutons tout en dégustant nos beignets de légumes accommodés d’une sauce à la menthe et en sirotant nos délicieux lassy. Nous parlons du forum bien entendu, de vous qui nous touchez le plus souvent, ou qui nous agacez aussi parfois . J’ai beaucoup de plaisir à échanger avec Valy, car elle a gardé un c½ur d’enfant . Elle est simple et sensible. Quand elle me parle , elle plante ses grands yeux dans les miens et je sais alors que tout ce qui sort de sa bouche est sincère. Ça me va parfaitement ! Elle est comme je l’imaginais : vraie.
Nous parlons, nous parlons … Et le temps passe. Vite, très vite, trop vite. Nous devons déjà regagner la France, Paris et la gare du Nord. Sur le chemin du retour je ne remarque ni le bruit, ni la foule ni l’agitation.
Valy est en retard , pourtant elle reste encore un peu .Puis elle finit par se sauver, sa petite voix de maman taxi l’a sans doute rappelée à l’ordre.
Mardi 25 avril 2006, 16h16
- « Hou Hou ! Sors de ta rêverie, ton train est en gare ! » claironne la petite voix.
- « C’était chouette cette rencontre , pas vrai ? »
Oui, c’était chouette. Vraiment chouette !
" Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous " ... GandhiRapporter un message au modérateur
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